Le gouvernement chinois mène une campagne de harcèlement contre des avocats

5 avril 2011

Le gouvernement chinois mène une campagne de harcèlement et d’intimidation à l’encontre d’avocats afin que ces derniers cessent de défendre les dizaines de militants et d’opposants politiques arrêtés ces deux derniers mois.

Depuis qu’un appel anonyme a été lancé sur Internet, le 17 février, pour une « révolution de jasmin » en Chine, plusieurs avocats en vue spécialistes des droits humains ont été arrêtés, et une dizaine d’autres affirment avoir été brièvement détenus, avoir subi des pressions de la part des autorités et même s’être entendu dire par la police qu’ils devaient cesser de parler sur Twitter de personnes placées en détention.

« La Chine abandonne l’état de droit, a déclaré Sam Zarifi, directeur du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International. Le gouvernement tente de briser systématiquement la volonté des avocats du pays. »

« Il donne à ses forces de sécurité carte blanche pour entraver l’action de la justice et priver les militants et les opposants de leur droit à une défense juridique. Le plus inquiétant c’est que, cette fois, le gouvernement ne se semble pas relâcher sa prise. Nous craignons qu’il ne s’agisse que d’un avant-goût de ce qui se prépare pour la suite. »

Tout récemment, l’avocat pékinois Liu Xiaoyuan a été brièvement détenu le 2 avril : il était soupçonné d’avoir « cherché querelle et provoqué des troubles ». La police lui a aussi vivement reproché d’avoir parlé sur Twitter de Li Tiantian, un avocat de Shanghai porté disparu. Cet homme a été arrêté après avoir demandé à rendre visite à sa cliente, Wang Lihong, célèbre militante dont l’arrestation à Pékin est liée aux manifestions de « jasmin ».

On est sans nouvelle de Liu Zhengqing, avocat dans la province du Guangdong, depuis qu’il a été arrêté par la police le 25 mars. Il tentait de représenter un autre avocat, Tang Jingling, arrêté le 22 février. Amnesty International est profondément inquiète pour la sécurité de ces deux hommes.

D’autres avocats ont vu leurs ordinateurs être confisqués et reçoivent régulièrement la visite de la police, qui les a avertis qu’ils ne devaient pas représenter d’autres avocats ou exercer des pressions en leur faveur.

Trois des avocats chinois les plus en vue, Teng Biao, Tang Jitian et Jiang Tianyong, ont été arrêtés fin février et n’ont pas été autorisés à consulter un avocat. Teng Biao et Jiang Tianyong sont toujours en détention au secret et Tang Jitian a été placé en résidence surveillée.


« Il semble que la Chine veuille non seulement réduire au silence les opposants potentiels mais également leur ôter toute possibilité de se défendre, a déclaré Sam Zarifi. Ce n’est pas un comportement que nous devrions accepter de la part d’une puissance mondiale moderne. »

L’appel de février pour une « révolution de jasmin » en Chine n’a donné lieu à aucune manifestation importante et n’a pas entraîné de troubles.

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