LE KENYA REFUSE D’ARRETER LE PRESIDENT SOUDANAIS OMAR EL BECHIR

Amnesty International a déploré que le gouvernement kenyan ne soit pas disposé à arrêter le président soudanais Omar Hassan Ahmad el Béchir, qui s’est rendu au Kenya pour participer à la cérémonie de promulgation de la nouvelle Constitution ce vendredi 27 août 2010. Elle considère le refus d’arrêter le président comme une entrave à la justice due aux victimes du Darfour.

Le président soudanais fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour.

«  Le Kenya a malheureusement suivi l’exemple du Tchad, qui a bafoué les obligations qui lui incombent au titre du droit international en offrant refuge au président Omar el Béchir durant sa visite au Tchad le mois dernier », a déclaré Michelle Kagari, directrice adjointe du programme Afrique d’Amnesty International.

Le Kenya ayant ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, les autorités sont tenues de coopérer avec la CPI, notamment en arrêtant les personnes qu’elle inculpe.

Amnesty International regrette que les États africains – qui ont contribué par leurs efforts à fonder la CPI – aient fragilisé le mois dernier leur engagement envers la justice internationale en renouvelant la décision de l’Union africaine (UA) de ne pas interpeller le président soudanais.

«  Nous invitons les 31 États africains qui ont ratifié le Statut de Rome à promouvoir la justice internationale et consolider leur démarche en faveur de la justice, notamment dans des pays comme le Soudan où les victimes n’ont aucune chance de saisir les tribunaux nationaux. »

Amnesty International demande à tous les membres de la communauté internationale de veiller à ce que les responsables présumés des crimes de droit international commis au Soudan répondent pleinement de leurs actes.

«  L’absence de volonté du Kenya d’arrêter le président Omar el Béchir donne malheureusement à penser qu’il n’est pas disposé à coopérer avec la Cour pénale internationale dans ses nouvelles investigations et les futures poursuites pour les crimes commis au Kenya au cours des violences post-électorales en 2007 et 2008, a conclu Michelle Kagari.

« Il est fâcheux que le gouvernement kenyan célèbre une nouvelle Constitution – pierre angulaire au niveau national de l’état de droit – tout en entravant le cours de la justice pour les victimes de très graves atteintes aux droits humains perpétrées dans un pays voisin. »

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