Le Mali doit libérer les personnalités de haut rang détenues arbitrairement

Au Mali, des militaires ont arrêté un groupe d’au moins huit personnalités politiques et des haut-gradés de l’armée. Amnesty International appelle à leur libération.

Parmi les personnes arrêtées figurent l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé et l’ancien ministre des Finances Soumaila Cissé, tous deux candidats à l’élection présidentielle dont l’organisation a été interrompue par le coup d’État militaire qui a renversé le président malien Amadou Toumani Touré le mois dernier.

Les détenus ont été emmenés au camp militaire de Kati, à quelques 15 km de Bamako où ils sont maintenus au secret. Une délégation d’Amnesty International, actuellement en mission au Mali, s’est vue refuser l’accès aux détenus malgré des demandes répétées.

« Ces arrestations montrent clairement que, malgré le rétablissement du pouvoir civil, des éléments de l’armée continuent de violer l’État de droit » a déclaré Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest qui fait partie d’une délégation d’Amnesty International actuellement au Mali.

« Certains de ces hommes ont été arrêtés en pleine nuit, à leur domicile, et tous sont détenus sans inculpation. Les autorités maliennes doivent les libérer ou les inculper d’infractions reconnues par la loi. »

Un membre de la famille de Modibo Sidibé a dit à Amnesty International qu’une trentaine de membres des forces de sécurité avaient fait irruption à son domicile, le 16 avril, à 23h, et l’avaient emmené au camp militaire, confisquant tous les téléphones portables de la maison.

Parmi les autres détenus figurent Mahamadou Diagouraga, directeur général de la police ; le général Hamidou Sissoko, chef d’état-major particulier de l’ancien président Touré ; le général Sadio Gassama, ancien ministre de la Défense ; Tiéman Coulibaly, membre de l’Union pour la démocratie et le développement (UDD) et Me Kassoum Tapo, ancien bâtonnier et porte-parole du Front du refus, une coalition de partis politiques qui demande catégoriquement le départ de la junte du pouvoir.

Suite au coup d’État organisé par des militaires opposés à la gestion du président Touré de l’insurrection touarègue armée au nord du pays, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a obtenu la signature d’un accord cadre avec la junte, permettant la transition vers un gouvernement civil.

L’accord donne au chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo un rôle, dans certains aspects importants de ce processus, notamment en matière de nomination d’un Premier ministre par intérim.

Le président par intérim Dioncounda Traoré a appelé les Touaregs et les groupes islamistes armés à « rentrer dans les rangs ».

Depuis le coup d’État, des Touaregs et des militants islamistes contrôlent la plus grande partie du nord du pays, qui est désertique.

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