COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Le président tadjik nouvellement réélu doit s’attaquer aux violations des droits humains présentes de longue date

Amnesty International a écrit au président du Tadjikistan, qui vient d’être réélu, pour lui demander de mettre les droits humains au centre de son action pour son quatrième mandat à la tête de l’État.

Le 6 novembre 2013, lors d’un scrutin sans pluralisme, les électeurs du Tadjikistan ont prolongé jusqu’en 2020 le régime du président Emomali Rakhmon, installé depuis deux décennies.

« Le régime d’Emomali Rakhmon a été marqué jusqu’à présent par une impunité généralisée pour les violations graves des droits humains, en particulier la torture et les mauvais traitements, a déclaré Denis Krivocheïev, directeur adjoint du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.

« En tant que chef de l’État, Emomali Rakhmon doit conduire une réforme en matière de droits humains dans le pays et faire en sorte que les droits fondamentaux soient respectés dans les salles d’audience des tribunaux, les postes de police, les locaux des services de sécurité et tous les autres bâtiments des services de l’État, sur l’ensemble du territoire.

« Les mesures prises jusqu’à présent n’ont pas eu d’impact visible sur la situation des droits humains. Il faut désormais faire montre de détermination politique pour garantir que les policiers et les juges ne se placent pas au-dessus des lois et qu’ils appliquent effectivement les nouvelles politiques et dispositions législatives. »

Les préoccupations d’Amnesty International portent notamment sur les thèmes suivants :

Justice pénale – Un projet de loi contient des dispositions plaçant les avocats à la merci de certains contrôles administratifs de la part du ministère de la Justice, qui rendraient plus difficile encore leur travail de défense des droits humains, déjà très compromis.

Impunité généralisée en matière de torture et de mauvais traitements – Plus de 96 plaintes pour torture et autres mauvais traitements ont été déposées contre des policiers entre 2010 et 2012. Très rares sont les auteurs présumés de ces actes qui ont fait l’objet de poursuites pénales et ont été déférés à la justice.

Actes de représailles contre des témoins d’atteintes aux droits humains – Depuis juillet 2013 au moins quatre détenus qui souhaitaient porter plainte pour actes de torture ou autres mauvais traitements ont été soumis à des brutalités par des responsables de l’application des lois qui voulaient les faire taire.

Mauvais traitements dans les prisons – Des détenus d’un centre pénitentiaire de Khoudjand ont été frappés, placés arbitrairement à l’isolement et privés de traitement médical alors qu’ils souffraient de blessures graves.

Morts parmi la population civile – On ne dispose guère d’information sur l’avancée de l’enquête sur la mort d’une vingtaine de personnes parmi la population civile lors des heurts intervenus en 2012 entre les forces gouvernementales et des groupes armés à Khorog, dans la région autonome du Haut-Badakhchan.

L’espace pour les activités politiques se restreint – La répression des activités de l’opposition indépendante entamée à l’approche du scrutin présidentiel (et qui anticipe les élections parlementaires de 2015) a été marquée par la persécution de plusieurs personnalités de l’opposition – des actes motivés par des considérations politiques, estiment les observateurs.

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