COMMUNIQUÉ DE PRESSE
ÉFAI -
7 décembre 2009
Amnesty International a fermement condamné la violente répression exercée par les forces de sécurité soudanaises contre les personnes qui ont participé à une manifestation à caractère politique à Khartoum lundi 7 décembre.
L’organisation a reçu des informations signalant que des manifestants arrêtés ont été torturés en détention. Plus de 200 personnes, y compris des dirigeants de l’opposition et des militants des droits humains, ont été arrêtées dans la matinée alors qu’elles se rassemblaient devant le Parlement.
« Voici encore une nouvelle illustration de la culture de la violence adoptée par le gouvernement soudanais, a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint du programme Afrique d’Amnesty International.
« Nous exhortons le gouvernement à indiquer immédiatement les noms des personnes arrêtées ainsi que le lieu où elles se trouvent, et à inculper ces personnes d’une infraction prévue par la loi ou à les libérer sans délai.
« Il doit être mis fin dès maintenant à l’utilisation généralisée de la violence et de la torture contre les militants de l’opposition et des droits humains et contre les simples citoyens.
« Le gouvernement devrait respecter leur droit de se réunir et d’exprimer leurs opinions pacifiquement. Le Soudan traverse une période cruciale et toutes les parties en présence devraient s’abstenir de recourir à la violence, en particulier alors que se profilent les élections et le référendum. »
Les manifestants se sont rassemblés devant le Parlement très tôt dans la matinée, malgré l’interdiction de la manifestation décidée à la dernière minute par les autorités.
Les manifestants protestaient contre les retards pris dans l’adoption de lois considérées comme essentielles pour le référendum et les élections à venir.
L’année prochaine, en effet, pour la première fois depuis vingt-quatre ans, des élections présidentielle, législatives et régionales vont avoir lieu dans le pays.
Un référendum portant sur l’éventuelle sécession du Sud-Soudan doit par ailleurs se tenir en 2011. L’Accord de paix global signé en 2005 a mis fin à vingt-deux ans de guerre, au cours desquels 1,5 millions de personnes ont été tuées.