Communiqué de presse

Le Zimbabwe doit mettre un terme à la répression et protéger les droits fondamentaux lors du référendum

Alors que le Zimbabwe s’apprête à se rendre aux urnes samedi 16 mars pour se prononcer sur un nouveau projet de Constitution, Amnesty International exhorte les autorités à permettre aux organisations de la société civile éligibles d’observer le scrutin sans subir de harcèlement ni d’intimidation.

Au cours des derniers mois, la répression contre la dissidence s’est accentuée ; la police a effectué des descentes dans plusieurs organisations de la société civile, inculpées d’infractions fallacieuses, notamment d’avoir « endommagé intentionnellement des biens » ou d’avoir « fait entrer illégalement » des radios dans le pays.

La semaine dernière, l’annonce faite par la Commission électorale du Zimbabwe précisait que les organisations faisant l’objet d’enquêtes policières ne seraient pas autorisées à surveiller le référendum.

« Les autorités du Zimbabwe doivent cesser ce petit jeu et faire en sorte que le référendum se déroule dans un climat où les droits internationalement reconnus à la liberté d’expression, de réunion pacifique et d’association sont garantis", a estimé Noel Kututwa, directeur pour l’Afrique australe à Amnesty International.

« Les précédents scrutins au Zimbabwe ont été marqués par la violence politique et les atteintes aux droits humains. Le 16 mars offre au pays une chance de prouver qu’il peut rompre avec ce passé. »

Lors de la précédente élection présidentielle en 2008, plus de 200 personnes ont trouvé la mort dans les violences électorales. On a également recensé des dizaines de milliers de personnes déplacées et plus de 10 000 blessés.

Les prochaines élections générales au Zimbabwe auront lieu en 2013, probablement au mois de juillet.

Au cours des six derniers mois, Amnesty International a recensé des descentes de police contre sept organisations. Au moins cinq d’entre elles sont impliquées dans l’enregistrement des électeurs et dans des activités liées au scrutin. Certaines ont fourni des observateurs pour surveiller de précédentes élections au niveau local.

Autre élément qui laisse à penser que le gouvernement cherche à museler la liberté d’expression et à supprimer les sources alternatives d’information, la police a annoncé le 19 février que les radios à ondes courtes étaient désormais interdites au Zimbabwe. On ignore sur quel texte de loi repose cette interdiction.

À la suite de cette mesure, la police a fouillé les locaux de Radio Dialogue à Bulawayo, saisi 180 postes et inculpé Zenzele Ndebele, le directeur de la radio, en vertu de la section 182 de la loi relative aux douanes.

« Ce référendum servira d’indicateur pour les élections qui doivent avoir lieu dans quelques mois. Plutôt que de l’utiliser pour interdire et intimider, le gouvernement doit le considérer comme l’occasion de renforcer le respect envers les droits humains et l’état de droit  », a conclu Noel Kututwa.

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