Les accusations de trahison formulées en Gambie à l’encontre de militants doivent être immédiatement abandonnées

Les accusations de trahison formulées en Gambie à l’encontre de cinq militants, parmi lesquels trois journalistes, doivent être immédiatement abandonnées, a déclaré Amnesty International vendredi 22 juillet.

Ces cinq militants, dont Ndey Tapha Sosseh, ancienne présidente du Syndicat de la presse de Gambie, et Amadou Scattred Janneh, ancien ministre de l’Information et de la Communication, ont été inculpés mardi de trahison en relation avec l’affaire de la distribution de tee-shirts portant une inscription appelant à en finir avec la dictature en Gambie. La trahison est passible de la peine de mort en Gambie.

Cet appel intervient au moment où Amnesty International rend public un document qui explique en détail que des affaires de disparitions forcées n’ont pas encore été élucidées ; que les responsables présumés d’homicides illégaux n’ont pas été identifiés ni traduits en justice ; que la torture est toujours couramment utilisée par les forces de sécurité.

Les victimes de disparition forcée sont essentiellement des journalistes, des membres des partis d’opposition ou des membres des forces de sécurité. Les autorités diligentent rarement des enquêtes et les auteurs de ces agissements ne sont pas déférés à la justice.

« Il faut que le président Jammeh mette fin à ces actes de persécution », a déclaré Tawanda Hondora, directeur adjoint du programme Afrique d’Amnesty International.

« Les poursuites doivent être abandonnées immédiatement. Ces personnes sont pénalisées simplement pour avoir exprimé leur point de vue de manière pacifique. Ceux qui sont détenus sont des prisonniers d’opinion, qui doivent être libérés immédiatement et sans condition. »

Ndey Tapha Sosseh vit actuellement au Mali et a été inculpée par contumace.

« Le président Jammeh célèbre chaque année la "Journée de la liberté" le 22 juillet, alors que la Gambie est dirigée d’une main de fer par un gouvernement qui réprime impitoyablement toute forme de dissidence », a déclaré Tawanda Hondora.

« Au lieu de célébrer la "Journée de la liberté", les autorités gambiennes devraient prendre des mesures pour mettre fin aux atteintes aux droits humains et à la culture de la peur. »

La répression des médias en Gambie ne date pas d’aujourd’hui. Le manque d’indépendance de la justice dans les affaires impliquant des journalistes et des défenseurs des droits humains ne cesse de s’amplifier.

Amnesty International et des groupes de la société civile de toute l’Afrique ont organisé une journée d’action pour protester contre la poursuite des violations des droits humains, et en particulier de la répression des médias, en Gambie.

Des exécutions extrajudiciaires ont fréquemment lieu en Gambie, principalement contre des agents des forces de sécurité qui s’opposent au gouvernement.

Amnesty International a également recueilli des informations sur des cas d’étudiants, de journalistes et de ressortissant étrangers tués par des membres des services de sécurité.

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