Les autorités doivent mener une enquête indépendante sur la mort d’un manifestant au Maroc

Amnesty International demande l’ouverture d’une enquête indépendante sur la mort d’un manifestant marocain, décédé après avoir été roué de coups par les forces de sécurité à Safi, une ville de l’ouest du pays.

Kamal Ammari,
30 ans, a été grièvement blessé lors d’affrontements avec les forces de sécurité dans le cadre d’une manifestation qui s’est déroulée à Safi, dans l’ouest du pays, le 30 mai. Il est décédé à l’hôpital Mohamed V jeudi 2 juin.

« Les autorités marocaines doivent autoriser les citoyens à se rassembler et à manifester pacifiquement, car ce droit leur est garanti par les normes internationales, a déclaré Amnesty International.

« Des consignes claires doivent être données aux forces de l’ordre, pour qu’elles cessent de recourir à une force excessive en vue de disperser les manifestations pacifiques. »

Selon les autorités marocaines, la mort de Kamal Ammari n’est pas liée aux manifestations de rue ; elles ont toutefois ouvert une enquête sur son décès.


« Cette enquête doit s’avérer approfondie, indépendante et impartiale. Si elle établit que Kamal Ammari est mort du fait d’un recours excessif à la force, les responsables présumés devront être traduits en justice. »

Selon un témoin oculaire, Kamal Ammari a été frappé par au moins six membres des forces de sécurité alors qu’il se trouvait au sol. Il a été blessé à la tête, aux yeux et aux épaules.

Ce témoin a raconté à Amnesty International : « Je les ai vus le frapper, mais je n’ai pas pu intervenir pour le sauver de ce déferlement de brutalité. »

Malgré ses blessures, Kamal Ammari est ensuite rentré chez lui, craignant d’être arrêté s’il se rendait à l’hôpital.

Son état de santé s’est détérioré le lendemain, le 31 mai, et il a été conduit dans une clinique privée.

Il a été transféré à l’hôpital Mohamed V à Safi le 2 juin, où il est mort vers 14h30 ce même jour.

Les manifestations à Safi avaient été organisées par le Mouvement du 20 février, qui demande une réforme au Maroc en s’inspirant de mouvements similaires en faveur du changement dans la région.

Avant que la manifestation ne débute, les forces de sécurité ont tenté de l’empêcher en pourchassant les manifestants, en les rouant de coups de pied et en les frappant avec leurs matraques.

« Les autorités marocaines doivent mettre un terme au harcèlement et aux mesures d’intimidation visant les manifestants, a indiqué Amnesty International.


« Toute personne arrêtée et détenue pour avoir protesté pacifiquement doit être immédiatement libérée. »

Amnesty International continue de recevoir des informations selon lesquelles certains manifestants soignés dans des hôpitaux publics n’avaient pas pu obtenir une copie des rapports médicaux décrivant leurs blessures, ce qui risque de les empêcher d’obtenir justice et réparations.

« Les autorités doivent garantir aux personnes blessées lors des manifestations un accès sûr aux soins médicaux et veiller à ce qu’elles puissent obtenir les certificats nécessaires pour étayer leurs dossiers et obtenir des réparations », a estimé Amnesty International.

Pour en savoir plus :


Le Maroc doit mettre un terme à la répression violente des manifestations
(nouvelle, 2 juin 2011)

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