Les autorités yéménites doivent réagir après la mort de manifestants tués par des tireurs embusqués

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AILRC-FR

18 mars 2011

Les autorités yéménites doivent immédiatement agir pour traduire en justice les responsables d’une attaque, de toute évidence coordonnée, de tireurs embusqués qui ont ouvert le feu sur des manifestants, faisant des dizaines de morts à Sanaa le 18 mars.

Au moins 40 personnes ont été tuées et plus de 200 ont été blessées lors de cette attaque qui s’est produite après la prière du vendredi alors que les manifestants se rassemblaient près de l’université de Sanaa.

« Il semble qu’il s’agisse d’une attaque de tireurs embusqués et que des membres des forces de sécurité ont délibérément tiré pour tuer des manifestants à partir de postes d’observation stratégiques », a déclaré Philip Luther, directeur adjoint d’Amnesty International pour le Moyen Orient et l’Afrique du Nord.

« De telles attaques sont déplorables. Les autorités yéménites doivent ouvrir une enquête et traduire en justice ceux qui ont donné les ordres et ceux qui ont obéi. Si elles ne le font pas immédiatement, la crise actuelle risque de s’aggraver encore. »

D’après les informations dont nous disposons, les manifestants qui campent aux abords de l’université de Sanaa scandaient des slogans anti-gouvernementaux lorsque, vers 13h30 heure locale, des hommes armés en civil, qui seraient des membres des forces de sécurité, ont commencé à tirer à balles réelles depuis le toit d’immeubles contigus.

Des membres des forces de sécurité ont également tiré sur les manifestants depuis la rue au même moment.

Un témoin oculaire a déclaré à Amnesty International que « les tirs ont éclaté en même temps à partir de plusieurs immeubles et ont continué pendant plus de 30 minutes. »

Un autre témoin oculaire a affirmé que la plupart des personnes tuées avaient été touchées à la tête, au thorax ou dans le cou et que beaucoup d’entre elles étaient décédées sur place.

Au moins 30 personnes parmi les blessés sont dans un état critique. À ce jour, 80 personnes ont été tuées au cours de manifestations au Yémen depuis février 2011.


« Les autorités yéménites semblent, de manière générale, fermer les yeux sur la mort de manifestants tués par leurs propres forces de sécurité, ce qui pose la question de savoir si elles approuvent tacitement ce qui se passe »
, a déclaré Philip Luther.

« La communauté internationale doit faire pression sur les dirigeants yéménites pour qu’ils prennent des mesures face à un bilan qui ne cesse de s’alourdir. »

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