Communiqué de presse

Les droits humains doivent être renforcés dans le programme de développement de l’après-2015

Les dirigeants mondiaux doivent renforcer la composante droits humains des nouveaux objectifs de développement ou risquent de ne pas les atteindre, a déclaré Amnesty International après la publication de la dernière proposition concernant le programme mondial de développement.

Le 30 mai, un groupe d’experts désigné par le secrétaire général des Nations unies a présenté une proposition visant l’éradication de la pauvreté, et l’instauration du développement durable au niveau mondial.

Le groupe a proposé un nouveau plan de 15 ans destiné à poursuivre les avancées des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), qui arrivent à échéance en 2015.

« Le rapport du groupe indique à juste titre que les droits humains sont une partie essentielle du programme de développement pour l’après-2015, mais il reste encore beaucoup à faire pour que ces droits soient placés au cœur des stratégies, des politiques et des programmes, a déclaré Savio Carvalho, directeur du programme Exigeons la dignité d’Amnesty International. Les personnes doivent être considérés comme des détenteurs de droits, non seulement en ce qui concerne la participation aux processus politiques, mais également dans tout l’éventail des droits visés par le programme post-2015.

« Dans ce rapport, les droits humains sont trop souvent limités aux droits civils et politiques, sans référence explicite aux droits économiques, sociaux et culturels. L’indivisibilité des droits y fait donc défaut. »

Le rapport se concentre sur la fin de l’extrême pauvreté à travers le développement durable, mais peu des buts et objectifs proposés s’inscrivent dans une perspective de droits humains.

« Le texte manque de cohérence. Dans certains passages, les droits économiques et sociaux y sont reconnus, tandis que dans d’autres, ces droits sont considérés comme des "besoins de base", ce qui constitue une régression compte tenu des obligations existantes des États au regard du droit international »
, a ajouté Savio Carvalho.

« Le rapport ne reconnaît pas que les gouvernements sont liés par des normes préexistantes en matière de droits humains. Il n’y est nulle part mentionné, concernant l’obligation de rendre des comptes, que les personnes doivent pouvoir bénéficier d’un recours effectif en cas d’atteinte à leurs droits.

« Par exemple, pour que les femmes puissent vivre pleinement dans des sociétés stables et pacifiques (objectif 11 proposé), ce qui importe n’est pas seulement qu’elles puissent accéder à la justice et bénéficier de la diligence requise. Il faut aussi que la législation remette en cause les discriminations liées au genre et promeuve l’égalité entre les genres, ainsi que l’autonomisation des femmes. »

Amnesty International a émis d’autres recommandations, notamment :

  • Éliminer les obstacles à la prise de décision des personnes quant à leur sexualité et à leur reproduction
  • Mettre l’accent sur la discrimination entre les genres dans les systèmes judiciaires
  • Insister davantage sur les liens entre le mariage des enfants et la pauvreté
  • Renforcer la perspective de genre dans les objectifs liés à l’éducation
  • Garantir que toute personne, indépendamment de son statut ou de sa situation, bénéficie de la sécurité d’occupation et ne risque pas une expulsion forcée
  • Renforcer l’accès à l’information au niveau local
  • Améliorer l’obligation de rendre des comptes des forces de sécurité, de la police et du système judiciaire
  • Veiller à ce que l’obligation de rendre des comptes permette aux victimes de violations des droits humains d’avoir accès à un recours effectif.

En fonction des conclusions du groupe, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, émettra des recommandations lors d’un événement spécial sur les OMD qui se tiendra en septembre 2013 devant l’Assemblée générale, et qui fixera les orientations de base du programme pour l’après-2015.

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