Les Émirats arabes unis doivent révéler le lieu où est détenu un homme arrêté par les forces de sécurité


Communiqué de presse

9 février 2011

Amnesty International a engagé les autorités des Émirats arabes unis à dévoiler la situation juridique et le lieu de détention d’un homme arrêté semble-t-il pour avoir exprimé son soutien aux manifestants en Égypte et en Tunisie.

Des agents de la Sûreté de l’État sont venus chercher à son domicile Hassan Mohammed Hassan al Hammadi, ancien enseignant de 52 ans, dans la ville de Khor Fakkan, dans l’émirat de Sharjah, dans la soirée du vendredi 4 février. Selon certaines informations, quelques heures auparavant, il avait exprimé sa solidarité avec les manifestants lors d’un discours prononcé devant une assemblée de fidèles pour la prière du vendredi.

On ignore où il est maintenu en détention et sa famille n’a pas été autorisée à lui rendre visite.

Il aurait été conduit dimanche 6 février au siège de la Sûreté de l’État à Abou Dhabi après avoir été inculpé d’« atteinte à la sécurité publique ». Cependant, d’autres informations laissent à penser qu’il est toujours aux mains d’agents de la Sûreté de l’État à Khor Fakkan.

« L’arrestation et la détention au secret de Hassan al Hammadi sont particulièrement inquiétantes à la lumière des éléments qui ont prouvé par le passé que les détenus subissaient des actes de torture aux mains des agents de la Sûreté de l’État, a déclaré Malcolm Smart, directeur d’Amnesty International pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

« Les autorités des Émirats arabes unis doivent révéler sans délai où il est détenu, veiller à ce qu’il ne soit pas torturé ni maltraité et l’autoriser à recevoir la visite de sa famille et à consulter un avocat. »

Hassan al Hammadi a travaillé au ministère de l’Éducation pendant 25 ans, avant d’être muté au ministère de la Justice en 2007.

À la même époque, un grand nombre d’enseignants soupçonnés de soutenir des opinions islamistes ont également été exclus du système éducatif.

Membre du conseil de l’Association des enseignants émiriens, il a déjà été détenu pendant une journée le 31 décembre 2008 pour avoir manifesté sa solidarité avec les citoyens de la bande de Gaza, alors la cible d’une attaque militaire israélienne.

Les personnes arrêtées par la Sûreté de l’État sont fréquemment détenues au secret et placées à l’isolement, même si certaines sont autorisées à téléphoner à leur famille durant leur détention.

Les autorités émiriennes imposent des restrictions sévères à la liberté d’expression et ne tolèrent aucune dissidence politique.

Des personnes détenues aux mains de la Sûreté de l’État ont affirmé qu’elles avaient été torturées, en étant notamment suspendues par les poignets ou les chevilles et frappées sur la plante des pieds, soumises à des décharge électriques ou privées de sommeil pendant de longues périodes. Toutefois, ces accusations ont rarement, voire jamais, fait l’objet d’enquêtes ni débouché sur des poursuites à l’encontre des responsables présumés.

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