Les États-Unis doivent exiger la sécurité de Chen Guangcheng

Les États-Unis doivent garantir la sécurité de Chen Guangcheng et demander aux autorités chinoises de protéger ses droits et ceux de ses proches, a déclaré Amnesty International à la suite d’informations indiquant que ce militant chinois s’est évadé la semaine dernière de son domicile, où il était illégalement placé en résidence surveillée, pour se mettre sous protection diplomatique américaine en Chine.

Il est temps que Chen Guangcheng et sa famille puissent mener une vie libre et normale, y compris en restant en Chine s’ils le souhaitent, a souligné Catherine Baber, directrice adjointe du programme Asie-Pacifique d’Amnesty International.

Il s’agit également d’une véritable mise à l’épreuve de l’engagement déclaré maintes fois par le gouvernement américain à l’égard du respect des aspirations des citoyens en matière de droits humains dans le monde entier.

« En fin de compte, si le souhait de Chen Guangcheng et de ses proches de mener une vie sûre et “normale” ne peut être réalisé qu’en dehors de la Chine, cela mettra véritablement en cause l’attachement du gouvernement chinois à l’état de droit et à la protection des droits humains de tous les citoyens. »

Chen Guangcheng est connu pour avoir dénoncé la pratique des avortements et des stérilisations forcés dans le comté de Linyi, une ville de la province du Shandong, et demandé réparation en justice pour les victimes. Il a en outre apporté une aide juridique à de nombreuses autres personnes dont les droits ont été bafoués, notamment des agriculteurs chassés de leurs terres sans respect des garanties d’une procédure régulière ni indemnisation.

Lorsque Chen Guangcheng s’est évadé la semaine dernière, il était illégalement assigné à domicile depuis 19 mois. Sa maison était devenue une prison pour lui, sa femme et sa fille.

Après son évasion, il a diffusé une vidéo dans laquelle il confirmait le traitement épouvantable que lui et ses proches avaient subi pendant plusieurs mois.

Son épouse, Yuan Weijing, avait une fois été enveloppée dans une couverture et rouée de coups de pied pendant des heures par des agents en civil des forces de sécurité. Sa fille était suivie quotidiennement entre son domicile et son école par trois policiers en civil et ses sacs étaient fouillés de manière approfondie chaque fois qu’elle quittait la maison.

Chen Guangcheng lui-même était empêché de recevoir des soins médicaux et le couple avait l’interdiction de voir le reste de sa famille, y compris son jeune fils qui vit ailleurs chez une tante pour suivre sa scolarité.

Dans la vidéo, Chen Guangcheng exprime ses craintes pour la sécurité de ses proches, notamment celle de Yuan Weijing et de sa fille qui, selon lui, sont probablement toujours captives et pourraient devenir la cible de « représailles » de la part des autorités.

Dans deux jours, les États-Unis et la Chine entameront leur Dialogue stratégique et économique à Pékin. La progression de l’état de droit en Chine et de moyens fiables d’obtenir justice pour les citoyens chinois est une priorité stratégique de portée internationale.

Le gouvernement des États-Unis et ceux des autres pays doivent exiger non seulement la protection des droits humains de Chen Guangcheng, mais également la libération immédiate de toutes les personnes détenues à la suite de son évasion.

Certaines informations laissent en effet penser que son frère Chen Guangfu est encore en détention, de même que He Peirong, qui affirme avoir retrouvé Chen Guangcheng après son évasion et l’avoir conduit à Pékin. On est toujours sans nouvelles du neveu de Chen Guangcheng, Chen Kegui, qui a pris la fuite lorsque des policiers sont venus chez lui après l’évasion de son oncle.

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