Les Nations unies ne doivent pas aider des fugitifs à échapper à la justice internationale

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Amnesty International demande que la Mission des Nations unies au Soudan (MINUS) coopère avec la Cour pénale internationale (CPI) en révélant où se trouvent Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, afin de faciliter leur arrestation et leur remise à la Cour.

Dans une lettre adressée au représentant spécial du secrétaire général pour le Soudan, Amnesty International a déclaré craindre que la MINUS ne s’apprête à aider les deux hommes, dirigeants de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), à regagner l’Ouganda, leur terre natale. Or, les responsables ougandais ont à plusieurs reprises déclaré publiquement qu’ils n’arrêteraient ni ne remettraient aucun cadre de la LRA à la CPI.

« La MINUS est liée par l’Accord négocié régissant les relations entre la Cour pénale internationale et l’Organisation des Nations Unies, qui engage les deux organismes à coopérer étroitement, a indiqué Martin Macpherson, du programme Droit international et Organisations internationales d’Amnesty International. Si la MINUS livre les deux hommes aux autorités ougandaises, les Nations unies contribueraient dans les faits à empêcher leur arrestation et leur transfert à la CPI, ce qui constituerait une entrave à la justice. »

Amnesty International exhorte la MINUS à fournir immédiatement à la CPI, ainsi qu’à la Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC), toutes les informations dont elle dispose sur le lieu où se trouvent Okot Odhiambo et Dominic Ongwen, afin de faciliter leur arrestation et leur remise à la CPI. Ces informations doivent être transmises à tout État en mesure et désireux d’appréhender ces suspects et de les remettre à la CPI.

En outre, Amnesty International demande à la MINUS de ne pas faciliter leur retour en Ouganda, à moins que ce pays ne s’engage à les remettre à la CPI.

Complément d’information

Le mandat d’arrêt décerné contre Okot Odhiambo établit 10 chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment des meurtres, des réductions en esclavage et des recrutements d’enfants soldats. Le mandat d’arrêt décerné contre Dominic Ongwen établit sept chefs d’accusation pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre, notamment des meurtres, des réductions en esclavage et des actes inhumains.

Au cours de l’année 2008 et des premiers mois de 2009, les forces de la LRA auraient enlevé des centaines de personnes, dont des femmes et des enfants, et commis un certain nombre d’atteintes aux droits humains, notamment des homicides illégaux, en République démocratique du Congo (RDC), dans le sud du Soudan et en République centrafricaine.

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