Les opérations visant à arrêter Joseph Kony doivent respecter les droits humains

Les opérations visant à arrêter Joseph Kony, dirigeant bien connu de l’Armée de résistance du Seigneur (LRA), doivent se dérouler dans le respect des normes relatives aux droits humains, a déclaré Amnesty International jeudi 8 mars, alors que la campagne Kony 2012 a rencontré un très large écho au sein de la population.

Joseph Kony et trois autres dirigeants de la LRA échappent à l’arrestation depuis 2005, date à laquelle ils ont été inculpés par la Cour pénale internationale (CPI) de crimes contre l’humanité et d’une multitude de crimes de guerre, notamment de meurtre, d’enrôlement forcé d’enfants de moins de 15 ans, d’esclavage sexuel et de viol.

Depuis des années, Amnesty International demande que les dirigeants de la LRA soient arrêtés.

« Joseph Kony et les dirigeants de la LRA ont réussi à se soustraire à une arrestation depuis bien trop longtemps et cette campagne rappelle avec force les crimes commis par les membres de la LRA et la nécessité d’arrêter ses leaders et de les remettre à la CPI, afin qu’ils soient jugés  », a indiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

Depuis plus de 20 ans, Amnesty International recense les crimes commis par l’Armée de résistance du Seigneur et leurs terribles répercussions sur la vie de milliers de civils en République centrafricaine, en République démocratique du Congo, dans le Soudan du Sud et en Ouganda.

L’organisation a également recueilli des informations sur les atteintes aux droits humains commises par les Forces de défense populaire de l’Ouganda (UPDF) contre les communautés civiles où la LRA était présente et contre des membres de la LRA que l’UPDF avait capturés.

« Il importe de ne pas oublier que bien des membres de la LRA étaient eux-mêmes victimes d’atteintes aux droits humains, notamment de recrutement forcé, a rappelé Erwin van der Borght. Les forces qui traquent la LRA doivent veiller à arrêter les suspects dans le respect du droit international.

Il convient de prendre toutes les mesure possibles afin de protéger les communautés civiles où la LRA est présente, et reconnaître que ces populations sont fortement exposées au risque d’être attaquées et recrutées de force dans ses rangs. »

Amnesty International estime que ce sont les gouvernements des pays de la région où opère la LRA, et non les forces armées américaines, qui doivent conduire les opérations visant à arrêter Joseph Kony. Les Nations unies et l’Union africaine, toutes deux parties prenantes des opérations ayant pour but l’interpellation des suspects de la LRA, ont également un rôle crucial à jouer : apporter leur soutien à ces opérations, protéger les communautés touchées et surveiller la situation en termes de protection des droits humains, afin d’en rendre compte.

« Toute personne qui se joint à la campagne Kony 2012 doit faire valoir que les initiatives visant à arrêter Joseph Kony doivent respecter les droits humains. Il est vital de veiller à ce que toute opération garantisse la protection des civils dans les zones alentour », a conclu Erwin van der Borght.

Par ailleurs, la mort de ces suspects priverait de justice les victimes des atteintes aux droits humains imputables à la LRA.

Enfin, il faut prendre des mesures afin d’accorder des réparations aux victimes de violations des droits humains commises par la LRA et de remédier à leurs souffrances, notamment en prodiguant des soins médicaux et psychologiques aux victimes de violences sexuelles et en permettant aux enfants soldats de se réinsérer au sein de leurs communautés, ce qui suppose de leur proposer une éducation et une formation professionnelle.

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit