« Amnesty International est consternée par le harcèlement, les manœuvres d’intimidation et les menaces à l’égard du journaliste et propriétaire de presse Phafane Nkotsi. Les messages menaçants trouvés dans les locaux du Lesotho Tribune sont ignobles et visent à effrayer les journalistes et les médias. Cette attaque contre la liberté d’expression et la liberté des médias doit cesser, a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
« Amnesty International pense que Phafane Nkotsi a été pris pour cible en raison de la publication récente par le Lesotho Tribune d’allégations de corruption au sein du Fonds de pension des agents publics.
« Nous appelons les autorités à garantir la sûreté et la sécurité de Phafane Nkotsi et de sa famille. Elles doivent enquêter sans délai de manière indépendante et impartiale sur les informations faisant état de harcèlement, de manœuvres d’intimidation et de menaces visant Phafane Nkotsi, et traduire en justice les responsables présumés de ces agissements dans le cadre de procès équitables.
« Les autorités du Lesotho doivent condamner publiquement le harcèlement, les manœuvres d’intimidation, les menaces et les attaques à l’égard de Phafane Nkotsi, du Lesotho Tribune et d’autres journalistes, et veiller à ce que tous les journalistes puissent travailler sans crainte de représailles. »
Complément d’information
Le 17 avril 2024, des membres du personnel du Lesotho Tribune ont trouvé trois mots déposés sur des bureaux de la salle de rédaction, sur lesquels était écrit le message suivant : « Reste à l’écart des questions concernant le Fonds de pension si tu tiens encore à la paix dans ton foyer, NJ Phafane, ta magnifique [rédaction] fait un travail remarquable sur toi. »
Ce n’est pas la première fois que Phafane Nkotsi est pris pour cible en raison de ses activités de journaliste et de propriétaire du Lesotho Tribune et du Lesotho Times. Le 28 janvier et le 4 février 2024, le Lesotho Tribune a publié deux articles dans le cadre d’une enquête en huit volets sur la façon dont les sociétés de conseil Mergence Investment Managers et Cadient Partners Lesotho auraient « consolidé leurs intérêts auprès du Fonds de pension depuis 2011, ce qui a gravement porté préjudice au Fond et à ses membres ». Mergence Investment Managers a déposé une requête urgente auprès de la Haute Cour du Lesotho afin, notamment, d’obtenir l’interdiction pour le Lesotho Tribune de publier d’autres articles de cette série – requête qui a par la suite été rejetée.