L’organisation publie un programme sur les droits humains à l’intention des autorités à l’approche de l’investiture du nouveau Premier ministre, Thomas Thabane, qui aura lieu le 16 juin.
« Cela fait plusieurs années que le Lesotho est en proie à une crise politique et sécuritaire, qui a entraîné une multiplication des violations des droits humains. Depuis 2014, nous avons recueilli des informations faisant état d’une pratique bien établie qui consiste à arrêter et à détenir arbitrairement des membres de partis d’opposition, des journalistes, des défenseurs des droits humains et des éléments des Forces de défense du Lesotho (LDF), a déclaré Deprose Muchena, directeur du programme Afrique australe à Amnesty International.
« Il faut que les autorités marquent une rupture claire avec le passé et amorcent de toute urgence une réforme dans le domaine des droits humains, notamment en veillant à ce que les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains soient amenés à rendre des comptes et à ce que les victimes obtiennent justice. »
Amnesty International appelle le gouvernement du Lesotho à :
• mettre fin à la pratique des arrestations arbitraires et des poursuites sous-tendues par des considérations politiques ;
• prendre des mesures efficaces pour faire cesser le recours à la torture et aux autres formes de mauvais traitements ;
• veiller à ce que les auteurs présumés d’atteintes aux droits humains soient amenés à rendre des comptes et à ce que les victimes obtiennent justice, notamment dans l’affaire de l’homicide du général de corps d’armée Maaparankoe Mahao ;
• respecter et faire respecter le droit à la liberté d’expression ;
• remplir ses obligations et ses engagements au regard du droit régional et international relatif aux droits humains.
Complément d’information
Des élections se sont tenues au Lesotho le 3 juin 2017, à la suite d’un vote de défiance du Parlement à l’encontre de l’ancien Premier ministre Pakalitha Mosisili, qui a eu lieu le 1er mars 2017.
Quatre partis politiques – la Convention des Basothos (ABC), l’Alliance des démocrates (AD) dirigée par Monyane Moleleki, le Parti national basotho (BNP) et le Congrès réformé du Lesotho (RCL) –, ayant obtenu à eux tous 63 sièges parlementaires, ont formé une coalition pour diriger le pays.