Lloyd Mutungamiri, rédacteur du Lesotho Times, qui a été la cible de tirs devant son domicile de Maseru, la capitale, le 9 juillet 2016, après que son journal a publié un article controversé sur le chef de l’armée, n’a pas pu reprendre son travail en raison de ses blessures et ses frais médicaux sont à sa charge.
Le procès de ses cinq agresseurs présumés, tous des militaires, a été reporté à plusieurs reprises et pour une durée indéterminée.
« Le fait que le Lesotho tarde à traduire en justice les agresseurs présumés de Lloyd Mutungamiri dans le cadre d’un procès équitable, indépendant et impartial est un affront à la liberté de la presse, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe du programme Afrique australe à Amnesty International.
« Le procès des militaires soupçonnés d’avoir tenté de le tuer doit montrer sans équivoque qu’il ne saurait être toléré de prendre pour cible des journalistes au Lesotho. Cependant, il n’y a pas eu de procès pour l’instant et la culture de l’impunité prévaut. »
Lloyd Mutungamiri a failli être tué par balle car son journal avait publié, deux semaines auparavant, un article affirmant que le chef d’état-major sortant des Forces de défense du Lesotho (LDF), Tlali Kamoli, allait recevoir une prime de départ d’environ 3,5 millions d’USD.
Cinq membres des LDF ont été arrêtés et inculpés de tentative d’homicide le 29 novembre 2017. Ils se sont présentés au tribunal pour la première audience le 13 décembre 2017 mais le procès n’a jamais débuté et a été sans cesse retardé.
Lloyd Mutungamiri ne s’est pas totalement remis de ses blessures et a besoin de soins médicaux. Il a du mal à assumer les frais considérables qui en découlent, d’autant plus qu’il ne touche actuellement aucun salaire car il n’a pas pu reprendre le travail.
« Étant donné que l’affaire de Lloyd Mutungamiri est encore ouverte et qu’aucune date claire n’a été fixée pour la résoudre au tribunal, il n’a pas la possibilité de tourner la page. Après deux longues années, cet homme et sa famille méritent d’obtenir justice sans plus attendre », a déclaré Muleya Mwananyanda.