Liban. Rien ne justifie que l’on prenne des civils pour cible

Les personnes derrière l’attentat meurtrier de jeudi 15 août qui a touché un fief du Hezbollah dans le sud de Beyrouth doivent cesser de s’en prendre aux civils, a déclaré Amnesty International vendredi 16 août après que plus de 20 personnes aient été tuées dans le cadre de la troisième attaque de ce type au cours des trois derniers mois.
Un groupe se désignant sous le nom de « Brigade d’Aïcha Oum Al Mouminine », dont on sait très peu de choses, a revendiqué cet attentat à la bombe, affirmant qu’il s’agissait de représailles au soutien apporté par le Hezbollah au gouvernement syrien.
Dans une vidéo publiée sur YouTube, trois hommes masqués portant des armes ont promis de lancer d’autres attaques contre ce qu’ils qualifiaient de « colonies iraniennes » au Liban, faisant semble-t-il référence aux bastions du Hezbollah.
La possibilité qu’un groupe inconnu ait fomenté cette attaque meurtrière contre une zone fortement sécurisée de Beyrouth suscite cependant des doutes.
« Les responsables de l’attentat ont fait preuve d‘un mépris total pour l’humanité et violé tous les principes relatifs aux droits humains », a souligné Philip Luther, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Peu importe qu’ils soient indignés par le rôle du Hezbollah dans le conflit armé syrien, rien ne justifie que l’on prenne des civils pour cible. »
Cet attentat, qui visait une zone résidentielle densément peuplée du sud de Beyrouth où l’influence du Hezbollah est très forte, et qui a par ailleurs fait plus de 300 blessés, est le troisième en trois mois.
Une bombe de moindre puissance a explosé dans la banlieue sud de Beyrouth en juillet ; elle aurait fait plus de 50 blessés. En mai, des roquettes ont également touché la banlieue sud.
Ces trois attaques semblent avoir visé les habitants de la banlieue sud de Beyrouth, qui sont perçus comme favorables au Hezbollah.
La « Brigade d’Aïcha Oum Al Mouminine » a également revendiqué l’attentat à la bombe de juillet.
Les autorités libanaises ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’attentat à la bombe de jeudi 15 août.
« L’enquête sur ces crimes abjects doit être impartiale et les responsables présumés doivent être traduits en justice », a conclu Philip Luther.

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