Azerbaïdjan, il faut libérer les détracteurs du gouvernement

Des journalistes et de militant·e·s ont été arrêtés durant la campagne électorale parlementaire qui s’est achevée dimanche 1er septembre en Azerbaïdjan

« Les nouvelles arrestations et détentions alarmantes visant des personnes ayant émis des critiques à l’égard du gouvernement ne doivent pas être négligées. La communauté internationale doit les condamner avec la plus grande fermeté. Ces deux dernières semaines, pendant la campagne électorale, deux personnalités ont été arrêtées pour des motifs fallacieux, et d’autres ont été menacées et harcelées, a déclaré Natalia Nozadze, spécialiste du Caucase du Sud à Amnesty International.

« Il est impératif que les dirigeant·e·s mondiaux réclament des comptes au gouvernement pour ses violations persistantes des droits fondamentaux »

« Prendre pour cible journalistes et militant·e·s n’est rien de moins qu’une tentative de réduire au silence l’opposition et de réprimer la liberté d’expression, en particulier celle des personnes qui militent pour la paix avec l’Arménie.

« Alors que l’Azerbaïdjan se prépare à accueillir la COP29 en novembre cette année, il est impératif que les dirigeant·e·s mondiaux réclament des comptes au gouvernement pour ses violations persistantes des droits fondamentaux. Nous demandons la libération immédiate et sans condition de toutes les personnes détenues simplement pour avoir exercé leurs droits humains. L’Azerbaïdjan devrait également rendre immédiatement public l’accord avec le pays hôte de la COP29 récemment signé. »

Complément d’information

Au cours des deux semaines qui ont précédé les élections législatives anticipées du 1er septembre en Azerbaïdjan, qui se sont tenues dans le cadre de ce que le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l’homme de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et les observateurs de l’Assemblée parlementaire de l’OSCE ont qualifié d’« environnement politique et juridique restrictif » [1], plusieurs détracteurs du gouvernement ont été arrêtés. Le 21 août, le chercheur et militant Bahruz Samadov a été arrêté et inculpé de « haute trahison » pour ses articles critiques à l’égard de la politique azerbaïdjanaise concernant le Haut-Karabakh, et pour ses liens avec des militants arméniens. Cela fait écho à l’arrestation en juillet d’Igbal Abilov, défenseur de la minorité talych, également accusé de « haute trahison ». Ils se trouvent toujours en détention.

Samad Shikhi, un ami de Bahruz Samadov et collaborateur d’OC Media, un média indépendant basé en Géorgie et spécialisé dans le Caucase du Sud, a été arrêté le 23 août, puis libéré le lendemain. Dans une publication sur Facebook, il a confirmé les liens de Bahruz Samadov avec des ressortissants arméniens, ce qui a été perçu comme une dénonciation de Bahruz Samadov, bien que certains amis de Samad Shikhi pensent qu’il a rédigé ce message sous la contrainte. Le 27 août, un autre contributeur d’OC Media, Cavid Ağa (Javid Agha), a été arrêté à l’aéroport en tant que témoin dans l’affaire Samadov et est maintenu en détention depuis lors. Le 31 août, Fariz Namazli, avocat d’Igbal Abilov, a été appréhendé, interrogé pendant trois heures et libéré sans inculpation.

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