Libye. Halte à la campagne de diffamation dont fait l’objet Eman al Obeidi

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Index AI : PRE01/170/2011

31 mars 2011

Il faut que les autorités libyennes mettent fin à leur campagne de diffamation contre Eman al Obeidi, a déclaré Amnesty International jeudi 31 mars après que le gouvernement eut annoncé que les responsables de la sécurité qu’elle accuse de l’avoir violée intentaient une procédure contre elle.

« C’est un comble qu’Eman al Obeidi soit poursuivie, avec l’accord manifeste des autorités libyennes, par ceux-là mêmes qu’elle accuse, a déclaré Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

Le gouvernement donne l’impression de vouloir uniquement sauver la face. Au lieu de mener une campagne de dénigrement, les autorités feraient mieux de remettre cette femme en liberté et de diligenter une enquête indépendante sur ses allégations. »

Le 26 mars, cette diplômée en droit a été traînée hors d’un hôtel à Tripoli et arrêtée par les forces de sécurité après avoir annoncé à des journalistes étrangers qu’elle avait été violée par des soldats libyens fidèles au colonel Mouammar Kadhafi.

« Eman al Obeidi a disparu et nous craignons qu’elle n’ait été arrêtée et soumise à des pressions en vue de la faire revenir sur ses allégations. »

Depuis que le colonel Mouammar Kadhafi est au pouvoir en Libye, il est fréquent que les personnes qui critiquent ou s’opposent à son gouvernement fassent l’objet d’arrestations, d’actes de torture et de disparitions.

Amnesty international a diffusé récemment des informations sur de nouveaux cas de disparition forcée imputables aux forces du colonel depuis le début du mouvement de protestation actuel.

« Le cas d’Eman al Obeidi est également préoccupant en raison de l’impact qu’il peut avoir sur d’autres femmes ayant pu être victimes d’un viol ou d’autres violences sexuelles et qui pourraient craindre désormais de révéler ce qui leur a été fait. »

L’organisation s’apprête à diffuser auprès de ses membres une action urgente pour qu’ils écrivent aux autorités libyennes pour demander la remise en liberté d’Eman al Obeidi.

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