Libye. Le CNT s’engage à enquêter sur les violations des droits humains

À la suite de la publication récente d’un rapport d’Amnesty International, le Conseil national de transition libyen a annoncé son intention d’enquêter sur les violations des droits humains commises par ses partisans.

Le CNT a condamné le 13 septembre toutes les atteintes aux droits humains commises durant la guerre, et déclaré qu’il « allait prendre rapidement les mesures qui s’imposent à la suite des conclusions d’Amnesty, pour que de tels abus soient évités dans les zones où le conflit se poursuit, comme Bani Walid et Syrte ».

Le CNT a également indiqué dans sa déclaration qu’il allait désormais « s’employer à ce que tous les groupes armés soient placés sous le contrôle des autorités et à enquêter de manière exhaustive sur tous les incidents dont il a connaissance ».


« Nous nous réjouissons que le CNT s’engage à enquêter sur les violations des droits humains telles que celles que nous avons recensées, et à faire en sorte que de tels actes ne se reproduisent plus »,
a déclaré Claudio Cordone, directeur général chargé de la recherche et des régions à Amnesty International.

« Nous attendons avec impatience des mesures concrètes en vue de garantir de toute urgence qu’aucun détenu n’est maltraité et que les groupes particulièrement vulnérables, comme les Libyens de Touarga – qui pour la plupart ont fui la ville – et les personnes originaires d’Afrique sub-saharienne, ne subiront pas de représailles. »

Rendu public le 13 septembre, le rapport d’Amnesty International The Battle for Libya : Killings, Disappearances and Torture révèle que, si les forces du colonel Kadhafi ont perpétré des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité, celles qui les ont combattues ont elles aussi commis des abus constitutifs dans certains cas de crimes de guerre.

Amnesty International demande en particulier au CNT de placer les centres de détention sous le contrôle du ministère de la Justice et des Droits humains, afin d’empêcher de nouveaux abus contre les combattants et les civils capturés.

L’organisation a également appelé de ses vœux une déclaration forte des autorités proclamant que la torture et les autres mauvais traitements ne seraient pas tolérés, et que les responsables de tels actes seraient amenés à rendre compte de leurs actes.

Amnesty International a demandé que le CNT prenne des mesures spécifiques, notamment en lançant des appels publics, afin que les groupes armés ne commettent pas de violences contre celles et ceux qui sont particulièrement exposés aux représailles, comme les personnes originaires de l’Afrique subsaharienne et les Libyens de Touarga, considérés généralement comme s’étant rangés dans le camp du colonel Kadhafi.

Après l’échec des négociations avec les forces du colonel Kadhafi, le CNT a différé de deux jours son attaque prévue contre Bani Walid et demandé aux civils de quitter la ville.

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