« La décision du Parlement lituanien de quitter la Convention sur les armes à sous-munitions est un changement désastreux et inquiétant. Cette initiative tourne le dos au consensus mondial visant à minimiser les pertes civiles lors des conflits armés et met à mal les progrès obtenus en plusieurs décennies sur l’arrêt de la production, du transfert et de l’utilisation des armes non discriminantes par nature, a déclaré Dinushika Dissanayake, directrice régionale adjointe des recherches en Europe à Amnesty International.
« Les armes à sous-munitions sont non discriminantes par nature et font peser une grave menace sur la population civile qui peut persister longtemps après la fin d’un conflit. Leur utilisation a des conséquences dévastatrices, car de nombreux dispositifs de ce type ont un taux de non-explosion extrêmement élevé, jusqu’à 20 %, et laissent de larges zones contaminées par des engins n’ayant pas explosé pendant des années, voire des décennies. Le droit international humanitaire coutumier interdit l’utilisation d’armes non discriminantes par nature, et lancer des attaques aveugles qui tuent ou blessent des civil·e·s constitue un crime de guerre.
« Le Parlement lituanien doit revenir de toute urgence sur son retrait de la Convention sur les armes à sous-munitions – un traité conçu pour protéger la population civile – et maintenir le soutien actif qu’il a affiché pour ce texte depuis sa ratification. »
Complément d’information
La Convention sur les armes à sous-munitions, entrée en vigueur le 1er août 2010, a été ratifiée par 112 États et 12 autres en sont signataires. Elle interdit l’utilisation, la production, le stockage et le transfert des armes à sous-munitions, notamment. La Lituanie serait le premier pays à se retirer de la Convention depuis son adoption en 2008.
Les armes à sous-munitions sont des munitions de petite taille lancées et dispersées par des roquettes, des obus ou des bombes larguées depuis le ciel qui les disséminent sur une vaste superficie, parfois aussi grande qu’un terrain de football. Les munitions non explosées créent de facto des champs de mines, fléau qui ravage certaines régions pendant de nombreuses années.