« La décision de quitter la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel est rétrograde, et ne fera que fragiliser encore davantage le consensus mondial visant à limiter au maximum les dommages causés aux civil·e·s lors des conflits armés, a déclaré Esther Major, directrice adjointe des recherches pour l’Europe à Amnesty International.
« Les mines antipersonnel sont par nature des armes qui frappent sans discrimination. Elles ont des effets dévastateurs sur les civil·e·s, parfois des décennies après leur déploiement, tandis que les mines antipersonnel non explosées peuvent affecter des régions entières pendant des générations. L’utilisation d’armes pouvant frapper de manière aveugle est interdite par le droit international humanitaire coutumier.
« Cette décision, qui fait suite au retrait récent du pays de la Convention sur les armes à sous-munitions, s’inscrit dans une tendance inquiétante qui a vu, le mois dernier, le gouvernement estonien approuver une proposition de retrait de la convention, et le président letton promulguer un projet de loi sur la sortie de son pays du traité. Nous demandons au gouvernement lituanien de revenir sur cette décision qui pourrait mettre en danger la vie de civil·e·s. »
Complément d’information
La Convention de 1997 sur l’interdiction des mines antipersonnel (le traité d’Ottawa) interdit l’utilisation, le stockage, la production et le transfert de mines antipersonnel et compte actuellement 165 États parties.
En mars, les ministres de la défense de Lituanie, de Lettonie, d’Estonie et de Pologne ont publié une déclaration commune appelant leurs pays à se retirer du traité. Le gouvernement finlandais a récemment entamé le processus de retrait du traité d’Ottawa.
Jeudi 8 mai, le ministre lituanien de la défense a tweeté que le pays allait « reprendre la production et l’acquisition de mines ».