Marie Jeanne d’Arc Masy Goulamaly est détenue arbitrairement depuis son arrestation le 31 mai. Elle a été arrêtée après avoir dénoncé des irrégularités dans son district de Tsihombe, dans le sud de Madagascar, lors des élections du 29 mai.
« Il est scandaleux que les autorités malgaches aient arrêté la députée Marie Jeanne d’Arc Masy Goulamaly pour avoir déposé une plainte au sujet de l’équité des élections législatives dans son district, a déclaré Tigere Chagutah, directeur régional pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe à Amnesty International.
Son maintien en détention arbitraire porte atteinte à son droit à la liberté d’expression et d’association. Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition Marie Jeanne d’Arc Masy Goulamaly, détenue uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains. »
« Ces tactiques répressives bafouent les obligations de Madagascar en vertu du droit régional et international relatif aux droits humains »
Le 31 mai, sans mandat de perquisition ni mandat d’arrêt, une cinquantaine de policiers et de gendarmes malgaches ont emmené de force la députée depuis son domicile dans le district de Tsihombe. Ils l’ont conduite à Ambovombe, à environ deux heures de route, où elle est arbitrairement assignée à résidence depuis lors.
« Il est évident que les autorités malgaches maintiennent Marie Jeanne d’Arc Masy Goulamaly en détention pour des raisons politiques. Ces tactiques répressives bafouent les obligations de Madagascar en vertu du droit régional et international relatif aux droits humains, notamment en ce qui concerne le droit de circuler librement et de choisir sa résidence au sein d’un État, comme le prévoit la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples », a déclaré Tigere Chagutah.
Complément d’information
Des élections législatives ont eu lieu à Madagascar le 29 mai 2024. Le processus aurait été entaché par des irrégularités électorales que des électeurs auraient vues et filmées dans le district de Tsihombe. Parmi ces irrégularités figurent le refus aux délégués de trois des quatre candidats aux élections législatives d’entrer dans des bureaux de vote, le décompte des votes en leur absence, l’inscription de mineur·e·s sur les listes électorales et le recours à des menaces et à des actes d’intimidation.
Des manifestations ont éclaté deux jours plus tard, le 31 mai, peu de temps après que Marie Jeanne d’Arc Masy Goulamaly, conjointement avec un autre candidat, Christian Vontsoa, eurent déposé une plainte officielle auprès des autorités compétentes, appelant à agir face à ces irrégularités. Ces manifestations ont donné lieu à l’incendie de deux bâtiments administratifs de la commission électorale.