Le 8 juin, après avoir passé plus de trois semaines en détention, Christopher Manenjika a été déclaré coupable de « rébellion » et d’« outrage à fonctionnaires », des accusations forgées de toutes pièces. Les poursuites intentées à son encontre s’inscrivent dans la lignée de plusieurs inculpations de militants écologistes sur l’île, dont beaucoup encourent des peines de prison.
« La ressemblance est frappante entre le cas de Christopher et celui d’autres militants écologistes à Madagascar, eux aussi en butte à des accusations de " rébellion ", qui sont un prétexte pour les réduire au silence, a déclaré Makmid Kamara, directeur adjoint des Thématiques mondiales à Amnesty International.
« Le montant de cette amende, comparé aux infractions présumées et à la gravité des accusations portées, ne laisse aucun doute sur le fait que le but est l’intimidation. L’objectif du gouvernement est limpide : dissuader les militants de faire leur travail qui consiste à défendre et protéger leur droit à un environnement sain. Christopher Manenjika n’est pas un criminel et l’amende dont il a écopé doit être annulée. »
« Le montant de cette amende, comparé aux infractions présumées et à la gravité des accusations portées, ne laisse aucun doute sur le fait que le but est l’intimidation. »
Christopher Manenjika est chargé de coordonner la communication pour la coalition Maroantsetra Lampogno, un groupe qui fait campagne contre le trafic illicite de ressources naturelles de Madagascar.
Il est donc chargé de recueillir des informations sur les cas de corruption, de trafic illicite de bois de rose et d’exploitation minière. Un autre membre de la coalition, Clovis Razafimalala, a passé près d’un an en prison pour ses activités militantes en faveur de l’environnement entre 2016 et 2017.
Christopher Manenjika se trouvait en détention provisoire à la prison de Maroansetra depuis le 15 mai. Son procès s’est déroulé le 1er juin devant le tribunal de Maroansetra et sa demande de mise en liberté provisoire a été refusée.