Communiqué de presse

Maintien en détention d’un journaliste libyen accusé de diffamation à la suite d’un article sur la corruption

Il faut libérer immédiatement et sans condition un rédacteur libyen incarcéré depuis le 19 décembre pour avoir publié une liste de juges semble-t-il impliqués dans des affaires de corruption, a déclaré Amnesty International mardi 12 mars.

Amara Abdalla al Khatabi, 67 ans, est actuellement détenu à la prison d’Hudba, à Tripoli, la capitale libyenne ; il est accusé de diffamation car son journal a rendu publique une liste de 84 juges s’étant selon lui rendus coupables de faits de corruption.

Il observe une grève de la faim depuis le 28 février afin de protester contre son arrestation et son maintien en détention. Sa santé risque de se détériorer rapidement car il souffre de plusieurs maladies chroniques, notamment de diabète et d’hypertension.

«  Nous sommes très inquiets pour la santé d’Amara Abdalla al Khatabi. Priver un journaliste de liberté parce qu’il a publié un article sur la corruption rappelle les pratiques en vigueur à l’époque du colonel Kadhafi. Il faut libérer Amara Abdalla al Khatabi immédiatement et sans condition », a indiqué Hassiba Hadj Sahraoui, directrice adjointe du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.

«  Les restrictions à la liberté d’expression et la corruption généralisée faisaient partie des griefs ayant mené au soulèvement populaire de 2011 et conduit à la chute du gouvernement Kadhafi. Il est choquant de constater que les autorités libyennes continuent à user des mêmes vieilles tactiques afin d’empêcher les journalistes de s’exprimer haut et fort sur des sujets tels que la corruption. »

Amara Abdalla al Khatabi a été arrêté le 19 décembre 2012, un mois après la publication de l’article.

Des charges ont été retenues contre lui en relation avec l’enregistrement de son journal et pour « outrage à l’institution judiciaire ».

Il y a encore peu, il n’était pas permis à sa famille ni à ses avocats de lui rendre visite en prison. Son avocat n’a pu consulter son dossier que le 11 mars, juste avant une audience.

Lors de cette audience, Amara Abdalla al Khatabi était si diminué qu’il ne pouvait marcher seul. Son avocat affirme qu’il a perdu connaissance durant les débats et que ses requêtes en faveur d’un transfert à l’hôpital ont été rejetées.

Le procès a été repoussé au 18 mars à la demande de l’avocat d’Amara Abdalla al Khatabi, après qu’il se soit vu accorder la permission par le juge d’accéder au dossier de son client et de lui rendre visite en prison dans les jours à venir.

Selon les médias libyens, Salah Marghani, le ministre de la Justice, a déclaré lors d’une conférence de presse le 4 mars qu’Amara Abdalla al Khatabi serait libéré sous caution.

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