« Nous saluons la position du gouvernement malaisien s’agissant de maintenir sa décision d’abolir la loi de 2018 relative à la lutte contre les fausses informations pour la deuxième fois, alors que le projet de loi initial n’avait pas été adopté par le Sénat l’an dernier », a déclaré Shamini Darshni Kaliemuthu, directeur d’Amnesty International Malaisie.
La définition des « fausses informations » qui figure dans la loi est générale et floue, et risque par conséquent d’être utilisée pour museler la liberté d’expression. Elle couvre « toutes les nouvelles, informations, données et reportages qui sont totalement ou partiellement faux, que ce soit sous la forme d’articles, d’images ou d’enregistrements audio ou sous toute autre forme de nature à évoquer des mots ou des idées ».
Amnesty International Malaisie note que la décision du Parlement revient à approuver l’expansion de l’espace dédié au débat public dans le pays. Nous avons hâte de voir ce projet de loi être présenté devant le Sénat, avant d’être ensuite aboli.
Toutefois, nous tenons à rappeler au gouvernement que d’autres lois telles que la Loi de 1948 relative à la sédition, la Loi de 1998 sur les communications et le multimédia, la Loi de 2012 relative aux rassemblements pacifiques et la Loi de 2012 sur les atteintes à la sécurité (Mesures spéciales) sont utilisées pour cibler les défenseurs des droits humains et les détracteurs pacifiques.
Le gouvernement ayant déclaré que ces textes sont actuellement en cours de révision, il faut instaurer un moratoire sur ces lois afin de garantir qu’elles ne seront pas une porte ouverte aux abus et ne serviront pas à bâillonner la dissidence. Ces lois doivent par la suite être abrogées, à l’instar de la loi sur les fausses informations, la coalition politique du Pakatan Harapan ayant promis une plus grande liberté d’expression.