Communiqué de presse

Malaisie. Il faut empêcher l’exécution imminente d’un homme souffrant de troubles mentaux

Les autorités de Malaisie doivent immédiatement bloquer l’exécution d’un ressortissant nigérian souffrant de problèmes de santé mentale, condamné pour un meurtre commis il y a environ 18 ans, a déclaré Amnesty International.

Osariakhi Ernest Obayangbon
doit être exécuté vendredi 14 mars à 6 heures du matin heure locale (jeudi 13 mars à 22 heures TU). Avant sa procédure d’appel en 2007, un diagnostic a établi qu’il était schizophrène et il est traité pour cette maladie mentale depuis lors. Il est actuellement détenu à la prison de Kajang, dans l’État de Selangor.

« Les autorités malaisiennes doivent immédiatement empêcher l’exécution d’Osariakhi Ernest Obayangbon. Selon les normes internationales, la peine de mort ne doit pas être prononcée contre des personnes souffrant de troubles mentaux, a déclaré Hazel Galang-Folli, spécialiste de la Malaisie au sein d’Amnesty International.

« Il est absolument honteux de passer outre les normes internationales pour exécuter une personne souffrant de problèmes de santé mentale. Cette affaire est d’autant plus choquante que des progrès ont réellement été accomplis en ce qui concerne la peine de mort en Malaisie ces dernières années, notamment des initiatives visant à revoir l’application automatique de la peine capitale.

« Rien n’a jamais pu prouver l’effet dissuasif de la peine de mort contre les crimes. Il est absurde de penser qu’elle puisse avoir un tel effet dans un cas où la personne condamnée souffre de troubles mentaux. »

Amnesty International a en outre de sérieux doutes quant à l’équité du procès d’Osariakhi Ernest Obayangbon, également connu par la justice malaisienne en tant que ressortissant britannique du nom de Philip Michael sur la foi d’un passeport trouvé en sa possession lors de son arrestation. Un autre prévenu jugé avec Osariakhi Ernest Obayangbon a vu sa condamnation annulée en appel. Osariakhi Ernest Obayangbon n’a lui-même pas formé de recours en grâce, vraisemblablement en raison de ses troubles mentaux.

Plus de 50 % des personnes condamnées à mort en Malaisie en 2013 sont des ressortissants étrangers. Beaucoup ont été condamnés à la peine capitale pour des faits qui ne répondent pas aux critères définissant les « crimes les plus graves » au regard du droit international.

Les autorités malaisiennes exécutent les prisonniers dans un secret presque total. La transparence en matière d’application de la peine de mort constitue une garantie essentielle permettant que les voies de recours et la régularité de la procédure soient respectées.

Amnesty International s’oppose à la peine de mort en toutes circonstances, sans exception. L’organisation exhorte la Malaisie à cesser complètement les exécutions, à commuer les condamnations à mort déjà prononcées et à instaurer un moratoire sur la peine capitale, première étape vers l’abolition.

La semaine prochaine, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies publiera son rapport sur la situation des droits humains en Malaisie. Jusqu’à présent, le gouvernement a rejeté toutes les recommandations de la communauté internationale relatives à l’abolition de la peine de mort, au moratoire sur les exécutions et à la commutation de toutes les condamnations à mort en peines d’emprisonnement.

Il s’agit de la deuxième exécution prévue en Malaisie en l’espace de quelques mois. En février 2014, Chandran Paskaran devait être exécuté par pendaison pour avoir tué un autre homme au cours d’une bagarre. Son exécution a été temporairement reportée à la suite du tollé suscité par cette affaire.

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