« Cette histoire finit bien, mais les tragédies qui risquent de se produire dans de telles circonstances pourraient être évitées si les autorités malaisiennes et thaïlandaises permettaient aux réfugiés rohingyas de débarquer sur leurs côtes, au lieu de les repousser en mer de façon impitoyable, a déclaré Rachel Chhoa-Howard, chercheuse sur la Malaisie à Amnesty International.
« La situation des réfugié·e·s rohingyas qui sont bloqués en mer depuis plusieurs mois est désespérée. Les gouvernements de l’ANASE doivent immédiatement lancer des opérations de recherche et de sauvetage coordonnées pour les personnes qui errent toujours en mer ; permettre à tous les bateaux qui transportent des personnes réfugiées ou migrantes de débarquer en toute sécurité dans le pays le plus proche ; et subvenir à leurs besoins humanitaires. Faute de telles mesures, d’autres personnes vont inévitablement mourir. »
Complément d’information
Le 26 juillet 2020, des gardes-côtes malaisiens ont signalé la disparition de 24 Rohingyas qui avaient tenté de rejoindre Langkawi à la nage. Il a été signalé que seul l’un d’eux avait réussi à atteindre la côte. Dans la soirée, 26 Rohingyas –des hommes, des femmes et des enfants – ont été retrouvés en vie sur une île située au large de Langkawi. Plusieurs centaines d’autres Rohingyas pourraient toujours se trouver en mer sur un gros « bateau principal » dans des conditions très inquiétantes. Ces bateaux ont été repoussés par les autorités malaisiennes et thaïlandaises.
Au cours des derniers mois, plusieurs centaines de réfugié·e·s rohingyas se sont retrouvés bloqués en mer pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois, et l’on pense qu’un grand nombre d’entre eux sont morts. Fuyant la violence au Myanmar et des conditions de vie indignes dans les camps pour personnes réfugiées du Bangladesh, nombre de ces Rohingyas ont tenté de rejoindre l’Asie du Sud-Est, ce qu’ils ne pouvaient souvent faire que par bateau. Dans la plupart des cas, les gouvernements sud-asiatiques les ont empêchés de débarquer en toute sécurité et de demander l’asile, et se sont abstenus de lancer des opérations de recherche et de sauvetage, agissant ainsi à l’encontre des obligations qui sont les leurs au titre du droit international et de leurs engagements régionaux.
En juin, 269 Rohingyas dont le bateau était tombé en panne ont été arrêtés à leur arrivée à Langkawi. L’Agence maritime malaisienne avait alors déclaré que ces personnes venaient d’un gros « bateau principal » à bord duquel plusieurs dizaines de personnes auraient péri et été jetées à la mer pendant un voyage qui a duré plusieurs mois.