Communiqué de presse

Malawi. Les homicides commis lors de manifestations doivent faire l’objet d’une enquête

Les autorités malawiennes doivent immédiatement diligenter une enquête indépendante sur les homicides d’au moins huit personnes abattues par les forces de sécurité lors de manifestations qui ont tourné à l’affrontement à Mzuzu, une ville du nord du pays, a déclaré Amnesty International jeudi 21 juillet.

Au moins 44 autres personnes, dont six enfants, sont actuellement soignées à l’hôpital central de Mzuzu car elles ont été blessées par balle lors des troubles du mercredi 20 juillet. Parmi elles figurent notamment trois enfants de 13 ans – deux filles et un garçon.

L’armée a, semble-t-il, été déployée à Lilongwé, la capitale, alors que les violences se poursuivent dans les townships qui entourent la ville.

« Les autorités malawiennes doivent immédiatement ouvrir une enquête indépendante, impartiale et approfondie sur le recours à des armes à feu qui a abouti à ces homicides, a indiqué Erwin van der Borght, directeur du programme Afrique d’Amnesty International.

« Lorsque les policiers utilisent des armes à feu, ils doivent limiter autant que possible les blessures et respecter la vie humaine. S’il y a des raisons de les soupçonner d’avoir abattu arbitrairement les victimes, les auteurs présumés des faits doivent être traduits en justice dans le cadre d’un procès équitable », a-t-il ajouté.

Ces derniers mois, Amnesty International a recueilli des informations faisant état d’une intolérance croissante à l’égard des dissidents et de propos diffamatoires de hauts représentants du gouvernement visant des défenseurs des droits humains.

« Il est grand temps que le gouvernement du président Mutharika s’attaque aux problèmes plus larges d’ordre politique et liés aux droits humains qui ont engendré cette situation », a expliqué Erwin van der Borght.

Les manifestations contre les pénuries de carburant et les lois répressives adoptées récemment par le Parlement ont basculé dans la violence : des affrontements ont opposé des centaines de jeunes en colère à la police dans des villes de tout le pays mercredi 20 juillet.

Aux termes des normes des Nations unies relatives au maintien de l’ordre, les forces de sécurité ne doivent pas utiliser d’armes à feu, sauf lorsqu’il n’existe aucun moyen moins extrême pour se défendre contre une menace imminente de mort ou de blessure grave ou pour prévenir des infractions mettant fortement en danger des vies humaines.

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