Faris Maumoon a été arrêté par les autorités maldiviennes le 18 juillet 2017, au motif qu’il aurait essayé de soudoyer des députés afin qu’ils soutiennent une motion de censure visant Abdullah Maseeh, le président du Parlement, qui est un allié important du président de la République Abdulla Yameen. Une perquisition de quatre heures a été effectuée à son domicile et des biens ont été saisis, notamment des documents.
« Aux Maldives, les membres de l’opposition sont privés de procès équitables de longue date. Certains ont été déclarés coupables de charges controuvées pour toutes sortes d’infractions présumées, allant de la violation de propriété au terrorisme. On craint fort que Faris Maumoon ne subisse le même sort. Il faut qu’il soit jugé équitablement, dans le respect des normes internationales », a déclaré Biraj Patnaik, directeur du programme Asie du Sud à Amnesty International.
La motion de censure introduite par Faris Maumoon a déclenché une crise au Parlement. Des mesures, parfois brutales, ont été prises pour empêcher les députés de l’opposition d’entrer dans le bâtiment. Pendant les dernières séances, les forces de sécurité ont pris le contrôle des travaux afin de stopper la motion.
L’audience concernant Faris Maumoon se déroule au lendemain d’une attaque contre le système judiciaire maldivien, qui a donné lieu notamment à la suspension de 50 avocats par l’administration judiciaire pour avoir déposé une requête dans laquelle ils s’interrogeaient sur l’indépendance du pouvoir judiciaire.
Amnesty International craint que le gouvernement ne soit l’instigateur d’une atteinte impitoyable à l’état de droit, qui compromet la capacité du pouvoir judiciaire d’exercer ses fonctions en toute indépendance.
« Pour que le système judiciaire maldivien mérite son nom, il faut qu’il recouvre son indépendance. Tant que les juges seront tributaires des caprices du gouvernement, la justice ne sera qu’une parodie », a déclaré Biraj Patnaik.