MALDIVES - Le harcèlement des défenseurs des droits humains doit cesser

Index AI : ASA 29/004/2005

Les défenseurs des droits humains aux Maldives sont fréquemment la cible de détentions arbitraires, d’actes de torture et de mauvais traitements, sans compter un certain nombre de mesures exercées en représailles comme la constitution de dossiers apparemment sans preuves pour des chefs d’accusation relevant du pénal.

Parmi les personnes visées figure Jennifer Latheef. Elle fait l’objet de poursuites pénales pour des actes de violence qu’elle aurait commis durant les manifestations civiles de protestation en septembre 2003 dans la capitale Malé. Jennifer Latheef est l’une de plusieurs milliers de personnes à être descendue dans les rues de Malé à l’époque pour protester contre les violations flagrantes des droits humains dans le pays. Bien que des actes de violence se soient produits pendant la manifestation, il n’y a aucune preuve formelle de sa présence parmi les auteurs des violences. Le président Gayoom a admis la légitimité de la requête en faveur d’une enquête approfondie sur les violations des droits humains à l’origine des manifestations et promis de réformer le système politique et judiciaire.

« Il y a une certaine ironie à constater que le gouvernement a accepté d’entendre l’appel des manifestants en faveur des réformes mais que, dans le même temps, il cible des gens comme Jennifer Latheef pour avoir prêté leur voix aux appels en faveur de ces réformes », a déclaré Amnesty International.

Le procès de Jennifer Latheef s’est terminé en juillet 2004. Vers le 10 octobre 2005, elle a été citée à comparaître pour entendre l’énoncé de son verdict. Tombée malade entre-temps, elle avait informé les autorités de son état et prévenu qu’elle ne pourrait pas se rendre au tribunal mais des policiers sont venus la chercher. Son état ayant empiré, elle a été conduite à l’hôpital et admise pour y recevoir des soins le 13 octobre. Néanmoins, les policiers continuaient d’exiger qu’elle se rende au tribunal avec eux. Ce n’est qu’après plusieurs interventions de membres de sa famille auprès des autorités et avis médical qu’elle a été autorisée à rester à l’hôpital.

Amnesty International s’oppose au harcèlement continu de Jennifer Latheef. Selon l’organisation, les charges pesant contre Jennifer Latheef reposent sur des motifs politiques et son procès n’a pas été équitable.

Jennifer Latheef a déjà fait l’objet de harcèlement et d’actes d’intimidation dans le passé. Elle a été détenue pendant une longue période en tant que prisonnière d’opinion en 2004 et soumise lors de sa détention à un traitement cruel, inhumain et dégradant pour lequel personne n’a été poursuivi depuis.

« À notre avis, les promesses de réforme et les mesures limitées prises jusqu’ici par le gouvernement forment un contraste saisissant avec le harcèlement continu dont font l’objet tous ceux qui cherchent à exprimer une opinion critique vis-à-vis du gouvernement », a conclu Amnesty International.

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