Maldives. L’état d’urgence muselle les opposants pacifistes

Le président Abdulla Yameen a décrété l’état d’urgence pour une durée de 30 jours aux Maldives alors que des manifestations antigouvernementales étaient prévues, agitant la perspective d’un durcissement contre la dissidence et les droits humains dans le pays, a déclaré Amnesty International mercredi 4 novembre 2015.

« La déclaration de l’état d’urgence ne doit pas être le précurseur d’une nouvelle répression contre la dissidence et d’autres violations des droits humains. Le gouvernement ne doit pas s’en servir pour réduire au silence la liberté de parole ni empiéter sur les droits fondamentaux, a déclaré Abbas Faiz, chercheur sur les Maldives à Amnesty International.

« Les autorités des Maldives ont des antécédents en matière de suppression de la liberté d’expression et de toute forme d’opposition, qui s’intensifie depuis deux ans. Elles doivent respecter leurs obligations découlant du droit international relatif aux droits humains durant cette période d’urgence. »

D’une durée d’un mois, le décret du président Abdulla Yameen Abdul Gayoom suspend plusieurs droits constitutionnels, dont le droit de manifester pacifiquement, de se réunir pacifiquement, le droit des Maldiviens d’entrer dans le pays et d’en sortir, et le droit de ne pas être détenu de manière arbitraire.

Aux termes du droit international, la détention arbitraire est prohibée même en situation d’urgence. Le décret doit encore être approuvé par le Parlement, qui doit se réunir à cette fin le 5 novembre.

Amnesty International demande au gouvernement de justifier précisément sa décision de proclamer l’état d’urgence et toutes les mesures qu’il englobe. Les autorités doivent garantir qu’elles agissent conformément au droit international relatif aux droits humains en toutes circonstances.

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