Bruxelles, le 24 février. Ce vendredi 26 février, à 11h, des militants d’Amnesty International, accompagnés de Pierre Claver, défenseur burundais des droits humains et victime d’une tentative d’assassinat, se sont réunis devant l’ambassade du Burundi à Bruxelles pour dénoncer la violence de la répression en cours depuis avril 2015 à l’encontre de la société civile. Ils ont aussi essayer de déposer à l’ambassade plus de 11 500 signatures récoltées en Belgique demandant au gouvernement burundais de prendre d’urgence les mesures nécessaires pour mettre un terme aux effusions de sang et pour protéger les droits de tous dans le pays. Mais personne à l’ambassade n’a accepté de les prendre : l’organisation a dû les leur envoyer par courrier postal.
Les militants de l’organisation, vêtus de noir et de mauve en signe de deuil, ont arboré les portraits des personnes tuées ou disparues à la suite des interventions des forces de l’ordre et ont rédigé des messages de soutien aux défenseurs des droits humains et journalistes victimes d’arrestations arbitraires, d’actes de torture, de harcèlement et d’attaques visant à faire taire les critiques, comme en atteste encore l’arrestation récente de deux journalistes du quotidien Le Monde.
“La situation des droits humains au Burundi se détériore quotidiennement, déplore Philippe Hensmans, Directeur de la section belge francophone d’Amnesty International. Alors que la mise en place d’un processus de négociation se fait attendre, les chercheurs d’Amnesty ont apporté la preuve de massacres systématiques des opposants par les autorités burundaises. Nous mobilisons nos forces pour appeler le gouvernement à mettre un terme au cycle de violence, à assurer la sécurité de tous les Burundais et permettre aux journalistes d’exercer librement leur profession.”
Les militants ont dénoncé également l’existence de fosses communes aux abords de la capitale Bujumbura qui témoigne de la violence des exactions commises par les forces de sécurité contre la société civile.
Plus de 439 Burundais ont déjà perdu la vie depuis avril dernier du fait de la crise née de la volonté du Président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat en dépit des Accords d’Arusha et plus de 240 000 personnes sont réfugiées dans des pays voisins, provoquant une situation humanitaire inquiétante dans la région des Grands Lacs