Une manoeuvre pour entrer dans les communications privées

« Il est choquant que les gouvernements cherchent à réduire la protection existante en matière de sécurité pour les milliards d’utilisateurs de WhatsApp et Facebook Messenger ». - Joe Westby

Le ministre britannique de l’Intérieur, le ministre de la Justice et le secrétaire à la Sécurité intérieure des États-Unis, et le ministre australien de l’Intérieur ont signé une lettre ouverte adressée à Facebook en demandant à l’entreprise d’accorder aux organes responsables de l’application des lois l’accès au contenu des communications chiffrées échangées via ses services de messagerie.

« Facebook a raison de résister à cette dernière tentative visant à s’immiscer dans les communications privées. Il est choquant que les gouvernements cherchent à réduire la protection existante en matière de sécurité pour les milliards d’utilisateurs de WhatsApp et Facebook Messenger », a déclaré Joe Westby, chercheur sur la technologie et les droits humains pour Amnesty International

« Les gouvernements se trompent gravement s’ils pensent que le fait de compromettre la technologie de cryptage est une mesure de sécurité pertinente – il n’en est rien.

« Le chiffrage est vital pour protéger nos droits humains en ligne. Tout simplement, un monde sans chiffrage fiable est un monde où chacun sera plus exposé.

« Les suggestions de ménager une " porte dérobée " se sont toutes révélées irréalisables. Il n’y a pas de juste milieu : si les services de police ou de justice sont autorisés à contourner le chiffrage, alors c’est une brèche accessible à tout le monde.

« Affaiblir le cryptage sur des applications commerciales populaires fragilise les droits de milliards de citoyens ordinaires. N’oublions pas que toute personne qui a l’intention de commettre des actes criminels ou terroristes peut tout simplement utiliser d’autres services chiffrés très répandus.

« Les gouvernements répressifs piratent déjà les communications privées de simples citoyens, de journalistes et de militants des droits humains – et cela a parfois des conséquences mortelles.

« Le chiffrage doit être vu pour ce qu’il est : une mesure élémentaire de préservation de la vie privée et de sécurité, comparable à la clôture du jardin d’un propriétaire ou à sa porte d’entrée. »

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