En réaction aux informations faisant état de manifestations sur l’île de Manus, où les services de l’immigration de Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui mettent en œuvre la politique définie par le gouvernement australien, tentent de contraindre des réfugiés et des demandeurs d’asile à quitter un centre de détention pour migrants, Josef Benedict, directeur adjoint des campagnes pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique à Amnesty International, a déclaré :
« Tant qu’ils n’ont pas d’endroit sûr où aller, contraindre ces réfugiés et ces demandeurs d’asile à quitter le centre de détention ne fera qu’aggraver leur situation. Selon certaines informations, la police cherche à les obliger à quitter les lieux en coupant l’eau et l’électricité. Ce procédé inquiétant est hélas représentatif de la politique des services australiens de l’immigration, dont le comportement sur l’île de Manus a été marqué par des violations des droits humains et une cruauté délibérée.
« Le système australien de traitement " offshore " des réfugiés est illégal et abusif, mais contraindre les réfugiés et les demandeurs d’asile à quitter les lieux n’est pas la réponse et risque d’aggraver leur situation déjà désespérée. Du fait d’attaques et de menaces répétées de certains habitants de l’île, les réfugiés sont terrifiés à l’idée de quitter le centre.
« Les réfugiés contestent – et on peut les comprendre – les mesures qui les plongeront dans une situation encore plus terrible sur l’île de Manus. Le risque est réel désormais que des manifestations pacifiques ne se heurtent à une force excessive de la part de la police de Papouasie-Nouvelle-Guinée. La police doit respecter leur droit de manifester pacifiquement contre la fermeture du centre et s’abstenir d’user de violence, comme elle l’a fait par le passé.
« Nous demandons aux autorités australiennes de transférer sans délai vers l’Australie tous les réfugiés et les demandeurs d’asile et de veiller à ce que tous ceux qui se voient accorder le statut de réfugié aient le droit de s’installer en Australie. »