En Belgique, cette action s’appelle le Marathon des lettres et s’organise dans plus de 40 villes et communes de Bruxelles et de Wallonie. L’objectif est de récolter le maximum de lettres et de messages de soutien en faveur de jeunes gens dont les droits humains sont bafoués.
« Qu’ils fassent campagne pour le climat et la justice environnementale, ou se dressent contre les inégalités, la pauvreté, la discrimination et la répression politique, les jeunes sont un puissant moteur de changement et méritent le soutien du monde entier. Nous appelons le public à Bruxelles et en Wallonie à se mobiliser massivement pour que, ensemble, nous puissions peser de tout notre poids en faveur de tou·te·s ces jeunes qui voient leurs droits fondamentaux piétinés », explique Philippe Hensmans, directeur de la section belge francophone d’Amnesty International.
En 2019, les jeunes militant·e·s ont joué un rôle de premier plan dans les grands mouvements de protestation et les campagnes en faveur des droits humains, notamment le mouvement de grève pour le climat Fridays for Future (et sa déclinaison belge Youth For Climate Belgium), et les manifestations organisées dans de nombreux pays du globe.
L’édition 2019 du Marathon des lettres met en lumière des jeunes du Bélarus, du Canada, de Chine, d’Égypte, de Grèce, d’Iran, du Mexique, du Nigeria, des Philippines et du Soudan du Sud. Certain·e·s ont vu leurs droits bafoués lorsqu’ils/elles étaient mineurs, d’autres sont des défenseur·e·s des droits humains.
C’est le cas, par exemple, des jeunes de Grassy Narrows, un groupe de jeunes militant·e·s d’une communauté autochtone du nord-ouest de l’Ontario qui subit l’une des pires crises sanitaires que le Canada ait connues. Le poisson et les cours d’eau dont dépend la population locale sont contaminés au mercure depuis 50 ans. Les jeunes de Grassy Narrows exhortent le gouvernement à traiter définitivement le problème, notamment en fournissant à toutes les personnes concernées des soins médicaux spécialisés et une indemnisation.
« Notre campagne illustre parfaitement les idéaux sur lesquels Amnesty International est fondée : des personnes viennent en aide à d’autres. Nous appelons à soutenir ces jeunes remarquables qui défendent la justice, l’égalité et la liberté, explique Kumi Naidoo, secrétaire général d’Amnesty International. Rédiger des lettres est une action efficace, qui peut non seulement contribuer à la libération de prisonniers et prisonnières d’opinion mais aussi grandement influer sur le moral des personnes que nous soutenons et de leurs proches. »
L’année dernière, un record a été battu au niveau mondial : près de six millions de messages de soutien avaient été envoyés à des militant·e·s et d’autres personnes de 10 pays dont les droits humains étaient attaqués. En Belgique, ce sont près de 352 000 lettres et signatures qui ont été récoltées.
Monica Benício, la compagne de Marielle Franco, une personnalité politique locale du Brésil qui a été tuée l’an dernier et apparaissait dans la dernière édition du Marathon des lettres, a déclaré au sujet de la campagne :
« Ça m’aide à me lever le matin et à trouver du sens de savoir qu’il existe ce grand réseau mondial d’affection.
« Toutes ces démonstrations d’amour et d’affection nous aident à nous mobiliser, à réclamer la justice, à faire pression pour qu’une enquête soit menée et, surtout, à nous battre pour que plus personne ne subisse le même sort que Marielle. »
Pour plus d’informations sur le Marathon des lettres, sur les dix cas mis en avant et sur les différents lieux où agir à Bruxelles et en Wallonie : amnesty.be/marathon
Complément d’information
Dans le cadre du Marathon des lettres, le public pourra agir en faveur de :
• Les jeunes de Grassy Narrows, un groupe de jeunes militant·e·s d’une communauté autochtone du nord-ouest de l’Ontario qui subit l’une des pires crises sanitaires que le Canada ait connues. Le poisson et les cours d’eau dont dépend la population locale sont contaminés au mercure depuis 50 ans. Les jeunes de Grassy Narrows exhortent le gouvernement à traiter définitivement le problème, notamment en fournissant à toutes les personnes concernées des soins médicaux spécialisés et une indemnisation ;
• José Adrián, roué de coups par la police à l’âge de 14 ans alors qu’il rentrait de l’école, au Mexique. Le jeune homme demande réparation pour le traitement qu’il a subi et réclame que la police cesse de procéder à des détentions arbitraires dans l’État du Yucatán ;
• Sarah Mardini et Seán Binder, deux sauveteurs bénévoles travaillant à Lesbos (Grèce), qui encourent jusqu’à 25 ans d’emprisonnement pour avoir aidé à repérer des bateaux de personnes réfugiées en détresse ;
• Yasaman Aryani, qui a été condamnée à 10 ans d’emprisonnement pour avoir défié la législation discriminatoire qui impose le port du voile dans son pays. Amnesty International fait campagne pour sa libération immédiate ;
• Marinel Ubaldo, une jeune militante des Philippines qui, depuis que le typhon Haiyan a détruit sa maison, exhorte le gouvernement de son pays à déclarer un état d’urgence climatique et à protéger les générations futures des effets dévastateurs du changement climatique ;
• Magai Matiop Ngong, condamné à mort par pendaison au Soudan du Sud après avoir été déclaré coupable de meurtre à l’âge de 15 ans. Il n’a pas été assisté par un avocat lors de son arrestation et de son premier procès ;
• Ibrahim Ezz El Din, chercheur sur les droits humains en Égypte, arrêté en raison de son activité. Depuis son arrestation en juin dernier, sa famille est sans nouvelle ;
• Emil Ostrovko, jeune étudiant de 17 ans, a été frappé par des policiers, puis arrêté pour trafic de substances illicites. Il avait été embauché comme coursier et son employeur lui avait affirmé que les colis transportés contenaient des substances légales. Emil a été condamné à 8 ans d’emprisonnement ;
• Yiliyasijiang Reheman, étudiant chinois en Égypte, a été arrêté a été arrêté par les autorités égyptiennes sous la pression de la Chine. Il se trouve actuellement dans un des camps d’internement secrets en Chine pour « reconditionnement » ;
• Nasu Abdulaziz, lutte au Nigéria pour le droit au logement après que son quartier a été démoli et incendié par l’unité spéciale de l’État de Lagos. Neuf personnes ont été tuées au cours de l’opération et 30 000 personnes se sont retrouvées sans toit.