Maroc, les autorités doivent garantir un procès équitable à Omar Radi

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Le 3 mars 2022 doit se tenir devant un tribunal marocain l’audience d’appel finale du journaliste et militant des droits humains Omar Radi, condamné par une juridiction inférieure à six ans de prison pour viol et espionnage à l’issue d’un procès manifestement inéquitable, présentant des lacunes similaires lors de l’appel, comme l’explique Amnesty International dans ce rapport détaillé

« Le gouvernement marocain a soumis Omar Radi à des années de harcèlement, à 19 mois de détention à l’isolement et à des poursuites pour espionnage en raison de son travail de journaliste. Son procès l’an dernier a été entaché de graves violations de la procédure légale, du début à la fin. Le même déni arbitraire des droits de la défense a prévalu en appel.

« Il faut annuler toutes les condamnations pour espionnage visant Omar Radi, car il s’agit de condamnations à caractère politique qui violent son droit à la liberté d’expression. Seul un procès équitable peut garantir la justice, pour Omar Radi comme pour la plaignante qui a porté des accusations de viol à son encontre.

« Les tribunaux doivent veiller à ce que les violations d’un procès équitable, telles que celles qui ont été recensées dans l’affaire Omar Radi, soient immédiatement rectifiées et qu’elles ne se reproduisent plus au sein du système judiciaire marocain », a déclaré Amna Guellali, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

Complément d’information

Le 19 juillet 2021, le tribunal de première instance de Casablanca a déclaré Omar Radi coupable d’espionnage et de viol et l’a condamné à six ans de prison. Son procès en appel a débuté en novembre 2021 devant la cour d’appel de Casablanca, et il est maintenu en détention provisoire et à l’isolement depuis juillet 2020.

Tout au long du procès en première instance et du procès en appel d’Omar Radi, Amnesty International a constaté plusieurs manquements aux garanties d’un procès équitable, notamment l’accès limité à ses avocats, le refus de laisser l’équipe de la défense exercer son droit de procéder au contre-interrogatoire des témoins de l’accusation, l’exclusion des témoins à décharge et le refus d’admettre des éléments de preuve pointant les incohérences de la déclaration de la plaignante.

Avant son arrestation, Omar Radi avait été harcelé à plusieurs reprises par les autorités marocaines en raison de son travail de journaliste critiquant les violations des droits humains et dénonçant la corruption. En juin 2020, un rapport d’Amnesty International a révélé qu’Omar Radi avait été pris pour cible par les autorités marocaines à l’aide d’un logiciel espion fabriqué par l’entreprise israélienne NSO Group.

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