Maroc, Hajar Raissouni a été liberée

La journaliste Hajar Raissouni, condamnée à un an d’emprisonnement pour avortement « illégal » au Maroc, a été remise en liberté le 16 octobre à la faveur d’une grâce royale accordée à cette dernière, à son fiancé et aux trois membres du personnel médical impliqués dans cette affaire.

« C’est avec un immense soulagement que nous avons appris la libération de Hajar Raissouni, dont cette femme et ses proches se réjouissent certainement. Il n’en reste pas moins que la journaliste et les quatre autres personnes mises en cause dans cette affaire n’auraient jamais dû être arrêtées et déclarées coupables », a déclaré Heba Morayef, directrice du programme régional Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International.
 

« La grâce royale n’efface pas la grave injustice dont elles ont été victimes. Les déclarations de culpabilité rendues contre elles doivent être annulées et effacées de leur casier judiciaire.

 
« Le cas de Hajar Raissouni montre qu’il reste encore beaucoup de travail à accomplir pour que les droits des femmes soient protégés au Maroc. Les autorités marocaines doivent de toute urgence dépénaliser l’avortement et abroger toutes les lois qui soumettent les femmes à une discrimination. »
 

Complément d’information

Hajar Raissouni, journaliste pour le quotidien marocain indépendant Akhbar al Yaoum, a été arrêtée le 31 août avec son fiancé Amin Rifaat, alors qu’ils sortaient du cabinet d’un médecin à Rabat. Le médecin et deux autres membres du personnel médical ont également été arrêtés parce qu’ils étaient soupçonnés d’avoir pratiqué un avortement. Le 30 septembre, Hajar Raissouni et Amin Rifaat ont été condamnés à un an d’emprisonnement, et le médecin impliqué dans cette affaire a lui été condamné à deux ans d’emprisonnement. Les deux autres membres du personnel médical ont été condamnés à des peines avec sursis d’un an et de huit mois d’emprisonnement. Ils ont tous bénéficié d’une grâce royale.
 

Pendant sa détention, Hajar Raissouni a écrit une lettre [1] dans laquelle elle a dit avoir été interrogée au sujet de ses écrits politiques, d’un confrère des médias et de son oncle Ahmed Raissouni, théologien de renom et ancien président du Mouvement de l’Unicité et de la Réforme (MUR), l’un des principaux mouvements islamiques au Maroc.

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