Le Parlement hongrois a donné le 30 juin son feu vert à l’établissement par le gouvernement d’une liste de pays de transit « sûrs », des États dans lesquels, selon les autorités, des personnes en quête d’asile auraient pu déposer leur demande avant d’arriver en Hongrie.
Selon toute probabilité, cette liste inclura la Serbie, pays limitrophe de la Hongrie par lequel la quasi-totalité des quelque 60 000 réfugiés et migrants parvenus en Hongrie cette année sont passés, arrivant de Grèce et de Macédoine.
Le mardi 7 juillet, Amnesty International rendra public un nouveau rapport, Europe’s Borderlands : Violations against Refugees and Migrants in Macedonia, Serbia and Hungary, qui montre que, du fait des défaillances du système serbe, une poignée de personnes seulement ont réussi jusqu’à présent à obtenir l’asile dans ce pays.
« Les demandeurs d’asile ne devraient en aucun cas être renvoyés en Serbie, car ce pays n’est pas en mesure de garantir l’accès à la procédure d’asile et les personnes renvoyées peuvent en être expulsées vers la Macédoine, où elles risquent de subir un certain nombre de violations de leurs droits fondamentaux, a déclaré John Dalhuisen, directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« Tant qu’ils se trouvent dans cette situation d’insécurité juridique, les demandeurs d’asile en Serbie sont exposés à des mauvais traitements de la part de la police et risquent d’être arrêtés par les autorités. »
La Hongrie a annoncé il y a deux semaines qu’elle allait construire une clôture de quatre mètres de haut le long de sa frontière avec la Serbie, afin de tenir les « immigrants » hors du pays. Le gouvernement a lancé une campagne contre l’immigration et l’on a vu fleurir dans les grandes villes des affiches portant des slogans tels que : « Si vous venez en Hongrie, vous ne pouvez pas prendre le travail des Hongrois. »
Les positions anti-immigration de la Hongrie vont conduire dans une impasse juridique de plus en plus de réfugiés et de demandeurs d’asile, qui se retrouveront bloqués en Serbie et en Macédoine sans protection, ni statut légal ni possibilité d’obtenir l’asile.
Le rapport Europe’s Borderlands : Violations against refugees and migrants in Macedonia, Serbia and Hungary , sera lancé le 7 juillet 2015.