Mettre fin aux agressions xénophobes de réfugiés et de migrants africains

Il faut que les autorités renforcent leur détermination à promouvoir la cohésion sociale et la tolérance entre les différentes communautés afin d’éliminer la xénophobie et la discrimination raciale visant les réfugiés et les migrants africains, ont déclaré Amnesty International Afrique du Sud, le Consortium pour les réfugiés et les migrants en Afrique du Sud (CoRMSA) et huit autres organisations non gouvernementales (ONG) jeudi 25 mai 2017, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Afrique.

Les réfugiés et les migrants africains qui vivent en Afrique du Sud, souvent accusés d’être des criminels ou de « voler » les emplois des Sud-Africains, sont fréquemment victimes d’agressions xénophobes et d’autres actes haineux.

« Nombre de réfugiés et de migrants africains subissent des atteintes aux droits humains en Afrique du Sud en raison de leur statut et de leur apparence physique, sans que les auteurs présumés de ces agissements ne soient inquiétés, a déclaré Shenilla Mohamed, directrice exécutive d’Amnesty International Afrique du Sud.

« Ces attaques sont en partie favorisées par une culture de l’impunité ancrée de longue date et par des dirigeants irresponsables, qui font des migrants et des réfugiés les boucs-émissaires de leur politique grandiloquente et de la défaillance des services publics. »

Le 24 février 2017, les habitants de Pretoria sont descendus dans la rue pour protester contre les inégalités, la pauvreté et le chômage, dont ils tenaient les réfugiés et les migrants pour responsables. Ces manifestations ont donné lieu à des affrontements et des violences.

En décembre 2016, le maire de Johannesburg, Herman Mashaba, a qualifié les étrangers installés dans sa commune de « criminels » qui avaient fait main basse sur la ville. Il leur imputait le taux de criminalité élevé.

En octobre 2016, le gouvernement a soumis le projet de loi sur la lutte contre les crimes et discours de haine et leur prévention à la population afin de recueillir ses observations.

Ce texte vise à ériger en infractions plusieurs formes de discrimination, notamment celles fondées sur la couleur de peau, le genre, l’orientation sexuelle, la religion et la nationalité.

« La pauvreté ne peut être invoquée pour justifier les homicides et les atteintes aux droits humains dont sont victimes en Afrique du Sud les réfugiés et les migrants du reste du continent. Il faut que les autorités veillent à ce que la protection de la loi bénéficie à tous, y compris aux réfugiés et aux migrants, comme le garantit la Constitution », a déclaré Thifulufheli Sinthumule, chargé des activités de plaidoyer au CoRMSA.

« De même, elles doivent mettre fin à l’impunité pour les infractions et les atteintes aux droits humains déjà perpétrées contre des réfugiés et des migrants, en faisant en sorte que les auteurs présumés de ces actes soient traduits en justice dans le cadre de procédures équitables », a déclaré Gaudence Uwizeye, intervenante de terrain au Centre pour l’étude de la violence et la réconciliation (CSVR).

Complément d’information

La Journée mondiale de l’Afrique commémore chaque année la création, le 25 mai 1963, de l’Organisation de l’unité africaine (OUA) – aujourd’hui Union africaine (UA). Elle est célébrée dans divers pays africains, ainsi que dans d’autres régions du monde ayant des liens historiques forts avec ce continent.

À cette occasion, les 10 organisations instigatrices de ce communiqué – le Service jésuite des réfugiés, Sonke Gender Justice, l’Organe de coordination pour les communautés de réfugiés et de migrants (CBRMC), Amnesty International Afrique du Sud, le CSVR, Catholic Refugee Pastoral Care, ProBono.Org, Refugee Children Project, Terre des hommes et le CoRMSA – organiseront, à Johannesburg, une manifestation dans le but de rappeler la diversité culturelle qui unit les Africains et l’histoire de leur combat pour la liberté.

Les participants auront ainsi la possibilité de renouer des liens et de s’engager de nouveau, en tant qu’Africains, à favoriser et à promouvoir toutes les interventions étatiques dont l’objectif est de faire de l’Afrique un continent plus égalitaire et plus sûr pour tous, sans considération de nationalité, de couleur de peau, de genre, d’origine ethnique ni de langue. La musique, la dance, la poésie, l’éloquence et la tradition vestimentaire seront mis en avant lors des festivités.

Un tournoi de football auquel participeront des joueurs de différents pays africains aura lieu ensuite.

Renseignements pratiques :
Date : jeudi 25 mai 2017
Horaires : de 9 heures à 14 heures
Lieu : Bertha Solomon Recreation Centre, Jeppestown (Johannesburg)
Code vestimentaire : tenue traditionnelle pour représenter la diversité culturelle de l’Afrique

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