« Lokman Slim était à l’avant-garde de la lutte contre l’impunité dans le Liban d’après-guerre, en défendant activement le droit à la justice et à la vérité pour les proches des personnes portées disparues ou victimes de disparitions forcées, aux côtés d’associations de familles et d’une poignée d’autres organisations et militant·e·s assez courageux pour défier le climat d’impunité qui règne, a déclaré Lynn Maalouf, directrice régionale adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.
« Aujourd’hui, Lokman Slim est à son tour victime de ce climat d’impunité qui perdure depuis plusieurs décennies, en raison duquel des homicides ciblés de militant·e·s, de journalistes et d’intellectuel·le·s commis par le passé et plus récemment restent impunis, et dont la responsabilité incombe en définitive à l’État libanais. Son meurtre choquant laisse craindre un retour des homicides ciblés, craintes d’autant plus vives que les autorités n’ont jamais rendu justice aux victimes de crimes passés similaires. Le peuple libanais mérite d’obtenir justice pour les crimes incessants qu’il subit depuis des décennies et encore actuellement.
« Aujourd’hui, cela fait aussi six mois qu’a eu lieu l’explosion qui a causé des dommages considérables pour la capitale, Beyrouth, ses habitants et son moral, et pour laquelle personne n’a été amené à rendre des comptes.
« Pour rompre les cycles passés d’impunité, Amnesty International appelle les autorités libanaises à veiller à ce que l’enquête annoncée sur le meurtre de Lokman Slim soit transparente, impartiale et indépendante. Ses résultats devront être rendus publics et les responsables présumés devront être traduits en justice dans les meilleurs délais. »