Mexique, disparition des 43 étudiants d’Ayotzinapa non élucidée

Les mesures prises par le gouvernement du président Andrés Manuel López Obrador pour révéler la vérité et veiller à ce que justice soit faite au Mexique dans le cadre de l’affaire des 43 étudiants d’Ayotzinapa soumis à une disparition forcée depuis cinq ans doivent permettre sans délai des résultats positifs et être appliquées aux milliers d’autres cas de disparition dans le pays.

« Au cours des quatre premières années de ce combat, Amnesty International a sans cesse dénoncé les tentatives de dissimulation des autorités dans l’affaire d’Ayotzinapa. Nous avons constaté les premiers efforts déployés par le nouveau gouvernement en vue de résoudre cette affaire et nous les saluons, bien qu’il reste encore beaucoup à faire », a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice d’Amnesty International pour les Amériques.

« La justice ne sera pas faite tant qu’une enquête ne sera pas menée pour déterminer qui a entravé la recherche de la vérité, car ces personnes sont également responsables du fait que la disparition des étudiants n’ait toujours pas été élucidée. Amnesty International est déterminée, avec les familles et d’autres organisations, à continuer de suivre ce cas emblématique et attend que le nouveau gouvernement respecte ses engagements en vue de révéler la vérité et de garantir la justice. »

Au cours des dix premiers mois depuis sa prise de fonctions, le gouvernement a créé une commission spéciale destinée à suivre l’affaire et une unité spéciale au sein du bureau du procureur général de la République. De plus, le sous-secrétaire aux droits humains a annoncé que le Mexique accepterait la compétence du Comité sur les disparitions forcées de l’ONU pour l’examen des cas de disparition forcée au Mexique.

Lors d’une récente réunion avec les familles, le président Andrés Manuel López Obrador et son gouvernement se sont engagés à demander à toutes les institutions d’apporter leur soutien aux travaux d’enquête et à organiser des réunions régulières avec les familles et le bureau du procureur.

Cependant, toutes les actions du nouveau gouvernement n’ont pas été positives. L’enquête n’a pas été transparente et les nouvelles instances créées pour l’affaire n’ont pas encore donné de résultats positifs.

Ces dernières semaines, plusieurs juges ont statué que de nombreux éléments de preuve présentés par le Bureau du procureur général de la République étaient illégaux et ont, par conséquent, ordonné la libération de plusieurs personnes placées en détention provisoire. Les autorités doivent faire face à la situation en veillant à ce que seuls des éléments de preuve légaux soient utilisés et à ce que l’indépendance des juges soit assurée.

« Cinq ans après la disparition forcée des 43 étudiants d’Ayotzinapa, les autorités mexicaines restent responsables de veiller à ce que la vérité soit révélée, que justice soit faite et que des réparations soient accordées aux victimes, leurs familles et la société », a déclaré Tania Reneaum Panszi, directrice exécutive d’Amnesty International Mexique.

« Les vices de procédure dans le cadre de l’enquête sur l’affaire d’Ayotzinapa sont un poids qui a compliqué la clarification des événements. Ils doivent servir d’enseignement et ne doivent pas se reproduire dans le cadre de cette affaire emblématique. La vérité ne peut être fondée que sur une enquête impartiale, vérifiable et sérieuse. »

Amnesty International est par ailleurs préoccupée par le fait que le sort des personnes soumises à une disparition dans le pays n’ait pas été révélé. D’après les autorités, 40 000 personnes sont actuellement portées disparues au Mexique.

« Le gouvernement doit prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre non seulement l’affaire des 43 étudiants, mais également les affaires des plus de 40 000 personnes disparues dans le pays », a conclu Erika Guevara Rosas.

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