Mexique, il faut rendre justice à une victime de torture

Sept ans après la détention illégale et la torture d’Adrián Vásquez Lagunes par des policiers de l’État de Basse-Californie, sa famille et lui n’ont toujours pas obtenu de mesures de réparation de la part des autorités, a déclaré Amnesty International le 4 septembre 2019.

« Le gouverneur de Basse-Californie a l’occasion de laisser un héritage avant de terminer son mandat, en veillant à ce qu’Adrián Vásquez et sa famille n’attendent plus d’obtenir la justice qu’ils méritent », a déclaré Erika Guevara-Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.

Amnesty International avait recueilli des informations et mené un travail de sensibilisation sur le cas d’Adrián Vásquez Lagunes, qui avait été arrêté par des policiers de l’État alors qu’il était en voiture à Tijuana le 26 septembre 2012. Pendant les 12 heures qu’il a passées en détention, il a été soumis à des menaces, a été frappé et presque asphyxié, les policiers lui ayant notamment injecté de l’eau dans le nez. La police l’a en outre présenté aux médias comme un trafiquant de drogue notoire. Adrián Vásquez Lagunes a été emprisonné injustement pendant trois ans pour des accusations forgées de toutes pièces, avant d’être libéré en décembre 2015.

Sept ans après son arrestation, il est urgent qu’il bénéficie de réparations. Notons que le Comité contre la torture des Nations unies a indiqué que, dans le cadre de l’obligation d’accorder des réparations aux victimes d’actes de torture, les victimes doivent être indemnisées sans délai, équitablement et de manière adéquate. Pourtant, Adrián Vásquez Lagunes et sa famille sont obligés de vivre dans la précarité financière, l’État de Basse-Californie n’ayant pas respecté la recommandation n° 15/15, émise le 5 mai 2015 par le Bureau du procureur chargé des droits humains et de la protection des citoyens de l’époque, au titre de laquelle les autorités devaient leur accorder sans délai une indemnisation.

Au Mexique, la torture et les mauvais traitements restent une pratique généralisée. C’est pourquoi Amnesty International demande instamment aux autorités de l’État de Basse-Californie d’éliminer tout obstacle qui entrave ou retarde l’indemnisation intégrale pour le préjudice subi par Adrián Vásquez Lagunes et de respecter sans délai l’obligation qui incombe à l’État d’accorder ces réparations.

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