MEXIQUE - La balle est dans le camp du nouveau gouvernement de l’État de Guerrero

Index AI : AMR 41/023/2005

Le gouvernement de Zeferino Torreblanca Galindo peut faire un geste en faveur du respect des droits humains, en veillant à ce que Felipe Arreaga, prisonnier d’opinion reconnu comme tel par Amnesty International, soit remis en liberté immédiatement et sans condition, et en menant sans délai une enquête impartiale et approfondie sur l’attentat dont ont été victimes le 19 mai dernier Albertano Peñaloza et sa famille.

C’est ce qu’ont déclaré Diego Zavala, représentant du Secrétariat international d’Amnesty International, et Carlos Mario Gómez, directeur exécutif de l’organisation au Mexique, lors d’une visite à Guerrero, où ils étaient venus rencontrer le militant écologiste Felipe Arreaga, actuellement en détention, et Albertano Peñaloza, défenseur de la forêt, inculpé dans le cadre de la même affaire.

« Nous avons pu constater que l’état de santé de Felipe s’était détérioré du fait de sa détention et que Albertano et les membres de sa famille blessés lors de l’attentat se remettaient lentement », a déclaré Diego Zavala. « Cette situation traduit la passivité d’un État incapable de garantir la sécurité des défenseurs de l’environnement. »

Amnesty International estime qu’il existe des preuves convaincantes, tendant à montrer que les charges qui pèsent contre Felipe Arreaga, accusé d’un meurtre commis en 1998, sont fondées sur des éléments fallacieux et que cette affaire judiciaire a été montée de toutes pièces, pour le « punir » de son engagement en faveur de l’environnement. Felipe Arreaga a été adopté en mai comme prisonnier d’opinion par Amnesty International.

Les affaires de ce genre sont la raison même de la création d’Amnesty International. Elles inspirent depuis des années l’action de ses membres, aux quatre coins du monde.

« Le ministère public n’a pas rendu hier ses conclusions concernant le jugement, ne respectant pas, en cela, les délais fixés par le tribunal », a déclaré l’avocat défenseur des droits humains Mario Patrón, membre du Centro de Derechos Humanos de la Montaña Tlachinollan (Centre des droits humains de la montagne Tlachinollan). « Il appartient maintenant au procureur général de l’État, Eduardo Murueta Urrutia, de dire s’il maintient ou s’il retire les accusations qui pèsent contre Felipe Arreaga et ses 14 coinculpés. »

Amnesty International considère que le procureur général de l’État doit saisir l’opportunité qu’il a aujourd’hui de mettre un terme au procès injustement intenté à Felipe Arreaga et à ses compagnons. « Étant donné le caractère manifestement fallacieux des preuves à charge, les autorités ne peuvent se désintéresser de cette affaire et doivent assumer la responsabilité qui est la leur de garantir la justice à tous et à toutes. »

Amnesty International est en outre favorable à l’initiative visant à mettre en place un bureau de procureur spécial, qui serait nommé par le Congrès de l’État, et qui aurait pour mission, conformément aux obligations du gouvernement local, d’enquêter sur les atteintes et les abus de pouvoir commis à l’encontre des écologistes de l’État de Guerrero, et de s’attaquer aux racines mêmes des problèmes d’environnement que connaît la région de Petatlán.

« Les gouvernements de l’État et fédéral doivent se pencher de toute urgence sur les graves problèmes que connaît la municipalité de Petatlán, notamment dans le domaine de l’environnement, et mettre un terme à la tolérance dont jouissent toujours les « caciques » de la région coupables d’abus de pouvoir », a ajouté l’organisation.

« Le cas de Felipe Arreaga souligne également l’urgence qu’il y a à engager des réformes structurelles de la justice pénale mexicaine », a conclu Carlos Mario Gómez. « C’est aussi le moment ou jamais, pour le système judiciaire de l’État de Guerrero, d’assumer ses responsabilités et ses engagements, en faisant respecter de manière impartiale les garanties individuelles. »

Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter le Service Presse d’Amnesty International au 02 543 79 04 ou consulter les sites http://www.amnesty.be et http://www.amnesty.org

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