Mexique. Le respect des droits humains est essentiel dans la résolution du conflit à Oaxaca

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

AMR 41/049/2006

Amnesty International prie les autorités fédérales du Mexique de garantir que les agents de la Policía Federal Preventiva (police fédérale préventive) respectent les droits fondamentaux des manifestants et veillent à préserver l’ordre public, notamment en assurant la sécurité de toute personne qui pourrait se trouver dans les environs du secteur où se déroulera la manifestation prévue aujourd’hui par l’Asamblea Popular del Pueblo de Oaxaca (Assemblée populaire des peuples d’Oaxaca, APPO) et organisée en réaction à l’opération de police du 29 octobre.

Il ne peut y avoir recours à la force contre les manifestants et les habitants d’Oaxaca qu’en dernier ressort, et à condition que soient strictement respectées les normes internationales relatives à la proportionnalité et à la nécessité par rapport au danger auquel il s’agit de faire face.

D’après les informations reçues, deux manifestants au moins ont été tués au cours de l’intervention du 29 octobre. L’un d’eux, Alberto Jorge López Bernal, serait mort après avoir reçu une bombe lacrymogène dans le ventre. De nombreux autres manifestants ont été blessés. Amnesty International prie instamment les autorités fédérales d’ouvrir une enquête indépendante sur ces faits, afin d’établir si la police a agi ou non conformément à ses obligations. En outre, il incombe aux autorités de garantir entièrement l’intégrité physique et le respect des procédures légales pour les personnes qui ont été placées en détention et dont le nombre s’élève à au moins 30.

Le 27 octobre, le journaliste Bradley Roland Will est mort des suites des blessures par balle occasionnées lors d’affrontements avec des individus en civil parmi lesquels figuraient, d’après les informations reçues, des agents de la police municipale. Au moins trois autres personnes seraient mortes dans des circonstances similaires alors qu’elles se trouvaient sur des barricades de l’APPO dans divers quartiers de la ville d’Oaxaca. Amnesty International condamne ces faits et prie instamment les autorités d’ouvrir une enquête impartiale afin que les responsables soient déférés à la justice. Une enquête indépendante devra déterminer la responsabilité des autorités municipales et de l’État dans l’incitation à la violence et aux violations des droits humains, ou dans la tolérance vis-à-vis de ces actes.

Amnesty International lance également un appel aux organisateurs des mouvements de protestation contre le gouverneur de l’État d’Oaxaca, afin qu’ils respectent l’état de droit et évitent d’utiliser des moyens qui mettent en danger l’intégrité physique d’autres manifestants ou de passants.

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