Le placement en détention par les autorités chinoises, pour d’obscurs motifs de sécurité nationale, d’un Taiwanais militant pour une ONG laisse à craindre qu’elles ne soient en train d’amplifier leur offensive contre les personnes qui mènent des activités militantes légitimes, a déclaré Amnesty International mercredi 29 mars, appelant les autorités à fournir de plus amples informations sur la détention de cet homme.
Ce mercredi, des responsables chinois ont confirmé que Lee Ming-cheh était détenu parce qu’il était soupçonné de « mise en danger de la sécurité nationale ». Lee Ming-cheh a disparu sans laisser de traces après avoir traversé la frontière entre Macao et Zhuhai (Chine) par le point de passage de Gongbei. Les dernières nouvelles qu’il a données remontent au 19 mars.
« Le placement en détention de Lee Ming-cheh pour d’obscurs motifs de sécurité nationale alarmera tous ceux qui coopèrent avec des ONG en Chine. Si sa détention est uniquement liée à ses activités militantes légitimes, il doit être libéré immédiatement et sans condition », a déclaré Nicholas Bequelin, directeur régional d’Amnesty International pour l’Asie de l’Est.
« Les pouvoirs illimités dont les autorités disposent actuellement pour cibler les ONG et leurs collaborateurs sont effrayants. »
Lee Ming-cheh, un des gestionnaires du Wenshan Community College, à Taipei, soutient depuis de nombreuses années des organisations et des militants de la société civile en Chine, même si, cette fois-ci, il se rendait en Chine pour trouver un traitement médical pour sa belle-mère.
La « mise en danger de la sécurité nationale » couvre toute une série de charges qui, selon l’infraction considérée, sont passibles de peines allant de trois ans d’emprisonnement à la réclusion à perpétuité.
En janvier, une nouvelle loi visant les ONG étrangères et leurs partenaires en Chine est entrée en vigueur. Cette loi confère aux autorités, notamment à la police, des pouvoirs quasiment illimités qui leur permettent de prendre les ONG pour cible, de restreindre leurs activités et, en définitive, de bâillonner la société civile.