Monde, La réunion sur l’Afghanistan organisée par l’ONU doit marquer la fin de l’impunité pour les atteintes aux droits humains

Conseil de sécurité de l'ONU

La réunion des envoyés spéciaux sur l’Afghanistan est organisée par les Nations unies les 18 et 19 février à Doha, au Qatar.

« La réunion qui va se tenir à Doha constitue une occasion précieuse de concevoir une action commune et concertée pour protéger les droits de toute la population afghane, en particulier ceux des femmes et des filles. La culture de l’impunité qui permet la poursuite des graves violations des droits humains commises par les talibans doit être traitée de toute urgence, a déclaré Deprose Muchena, directeur général d’Amnesty International.

« En tant qu’autorités de facto en Afghanistan, les talibans ont fait preuve d’un mépris total des obligations du pays au regard du droit international en restreignant de façon extrême les droits aux libertés d’expression, de réunion pacifique et d’association ainsi que l’accès à la justice. Les restrictions discriminatoires qu’ils ont imposées sur les droits des femmes et des filles, dans le but évident de les effacer complètement de l’espace public, se sont également intensifiées au cours des derniers mois.

« La communauté internationale ne peut pas continuer de traiter la situation des droits humains en Afghanistan comme si de rien n’était. À Doha, le secrétaire général des Nations unies, les hauts responsables de l’ONU et tous les envoyés spéciaux venus de la région et d’ailleurs pour participer à la réunion doivent exiger que les talibans suppriment immédiatement toutes les restrictions limitant les droits des femmes et des filles et libèrent toutes les personnes arrêtées arbitrairement et détenues illégalement. »

Complément d’information

Les 18 et 19 février 2024, la réunion des envoyés spéciaux et des représentants spéciaux pour l’Afghanistan organisée par les Nations Unies se tiendra à Doha, au Qatar, pour discuter de la marche à suivre quant à l’évaluation indépendante sur l’Afghanistan prévue par la résolution 2679 (2023).

Le 7 février 2024, Amnesty International et neuf autres organisations ont adressé une lettre au secrétaire général des Nations unies pour l’appeler à s’assurer que la société civile afghane, notamment les défenseur·e·s des droits humains des femmes, participe pleinement à la réunion de Doha et que les droits des femmes soient au cœur de toutes les discussions.

Les peines sévères prononcées pour non-respect des règles vestimentaires très strictes imposées par les talibans ont entraîné une nouvelle escalade de la répression subie par les femmes et les filles dans le pays. Les talibans ne cessent d’augmenter leurs restrictions discriminatoires à l’égard des femmes et des filles, tout en continuant de réprimer toute forme de contestation par un recours généralisé à la torture, à l’emprisonnement et à des disparitions forcées à l’encontre de dizaines de femmes et de filles, de militant·e·s des droits des femmes et de journalistes qui pourrait être constitutif du crime contre l’humanité de persécution sexiste.

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