Mozambique : Il faut mettre fin à la vague meurtrière imputable au groupe armé Al Shabab

Les autorités du Mozambique doivent prendre immédiatement des mesures afin d’endiguer la vague meurtrière dans la province de Cabo Delgado. Au cours des deux dernières semaines, au moins 37 personnes ont été assassinées par le groupe qui se fait appeler Al Shabab et un nombre croissant de villageois fuient leur foyer par peur de ce groupe, qui n’a pas de lien connu avec le groupe armé somalien du même nom.

  • Amnesty International demande une action rapide pour protéger les villageois contre les homicides.
  • Au moins 37 personnes ont été tuées ces deux dernières semaines.

La dernière attaque s’est déroulée le 6 juin dans le village de Namaculo, dans le district de Quissanga. Selon des témoins, les assaillants ont attaqué à l’aube, massacrant une dizaine de personnes à coups de machette et incendiant un nombre non précisé d’habitations. Le village est désormais vide, les habitants ayant fui pour se mettre à l’abri. Un autre village attaqué le 5 juin, celui de Naunde, dans le sud du district de Macomia, serait également vidé de sa population.

« Au moins 10 personnes ont été massacrées à coups de machette dans la dernière attaque à Cabo Delgado, où l’escalade de la violence laisse les civils à la merci de ce groupe militant brutal et contraint de nombreux habitants à partir de chez eux, a déclaré Deprose Muchena, directeur régional d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

«  Le mode opératoire de ces homicides montre que le groupe Al Shabab cherche à semer la terreur parmi la population civile. Les autorités mozambicaines doivent agir immédiatement et efficacement pour lui faire barrage, notamment en renforçant les mesures de sécurité pour protéger la vie des villageois dans la région et en menant des investigations sur toutes les attaques récentes en vue d’amener les responsables présumés à rendre des comptes. »

La semaine dernière, les forces armées du Mozambique ont tué neuf membres présumés d’Al Shabab dans le cadre d’une contre-offensive dans le district de Palma, où le groupe avait peu avant décapité 10 personnes, dont deux enfants. Amnesty International demande que les responsables présumés de ces actes soient déférés à la justice dans le cadre de procès équitables.

Complément d’information

Les homicides de civils imputables à des groupes armés ne sont pas nouveaux à Cabo Delgado. En octobre 2017, des membres d’Al Shabab ont semé la terreur dans le district de Mocimboa da Praia, en lançant des attaques coordonnées et simultanées contre les institutions du gouvernement, y compris des commissariats de police. Deux policiers et trois membres du groupe avaient été tués.

En août, six membres de ce groupe ont attaqué le commissariat de police du district de Mugovolas, dans la province de Nampula, faisant un mort et un blessé grave. On ne connaît pas l’idéologie politique du groupe, qui n’a fait aucune revendication politique.

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