Mozambique : Des journalistes et des militants sont visés par des menaces de mort et d’intimidation

Des journalistes, des prêtres et des leaders de la société civile sont la cible de menaces de mort et d’actes d’intimidation au lendemain des élections locales qui ont eu lieu ce week-end.

D’après les informations dont dispose Amnesty International, au moins huit personnes ont reçu des appels et des SMS anonymes les accusant d’avoir contribué à la défaite du Front de libération du Mozambique (FRELIMO), parti au pouvoir, dans les villes de Nacala-Porto et Nampula, dans la province de Nampula, dans le nord du pays.

« Nous sommes face à une chasse aux sorcières post-électorale ciblant quiconque exprime des opinions critiques à l’égard du gouvernement et est soupçonné d’être affilié au principal parti d’opposition, la RENAMO (Résistance nationale mozambicaine), à Nampula, a déclaré Muleya Mwananyanda, directrice adjointe d’Amnesty International pour l’Afrique australe.

« Les autorités du Mozambique doivent mener dans les meilleurs délais une enquête approfondie et efficace sur les allégations de menaces de mort et d’intimidation et traduire en justice les auteurs présumés de ces actes. Elles doivent aussi veiller à ce que les droits à la vie et à la liberté d’association et d’expression soient pleinement respectés et protégés, en amont de l’élection générale prévue en 2019. »

Les auteurs de ces appels et SMS de menaces ont dit aux victimes de « faire bien attention » et que « leurs jours [étaient] comptés ». Ils les ont aussi averties qu’elles allaient « disparaître sans laisser de traces ».

Ils ont accusé les victimes d’avoir suivi le déroulement des élections dans les bureaux de vote et d’avoir diffusé des résultats en direct depuis ces bureaux, causant ainsi la défaite du FRELIMO.

L’une des personnes ayant reçu des menaces, craignant pour sa vie, se cache.

« Ces messages inquiétants sont destinés à servir d’avertissement pour ces journalistes et dirigeants de la société civile, qui sont visés uniquement parce qu’ils exercent leurs droits fondamentaux », a déclaré Muleya Mwananyanda.

Des journalistes, des prêtres et des leaders de la société civile dans la province de Nampula ont commencé à recevoir des menaces de mort et des appels téléphoniques et des SMS menaçants le 11 octobre, à la suite des élections locales qui se sont déroulées à l’échelle nationale le 10 octobre.

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